Extrait du journal
sion forte et puissante, on peut dire qu'il est réel, et que les réserves qu’il suggère ne peuvent lui retirer sa qualité principale, celle de stimuleriez sentiments. Les toiles de M. Pnvis de Chavannes ont toutes ce grand mérite, et si l’on trouve son art étrange, on doit reconnaître qu'il n en existe pas moins. Cette année le grand tableau qu’il a envoyé, Y Été, est au surplus une de ses meilleures oeuvrês. Le calme qui règne dans ce*te page, la simplicité de la compnitinn, le contour des groupes divers, tout cela porte l’esprit vers une évagaîion qui n’est uas sans charmes, un commence peut-être uar rire un peu de l’espèce de naïveté qui sé présente dans son œuvre, puis l’on se sent insensiblement attiré dans un milieu plein de sérénité ; on voit l’espace dans ces champs de moisson recevant le soleil par les éclaircies des nuages ; on se laisse séduire par la grande tournure du groupe du second plan, qui est d’une allure digne et simple, et si l’on reproche à l’enfant qui joue avec le mouton le dés agréable mouvement de sa jambe, et à l’homme assis près de lui le malheureux pied qu’il montre par dessous, on oublie bien vite ces négligences de dessin pour se laisser aller à la quiétude et à une sorte de somnolence aimabl^L’étang a des eaux limpides, les bois se (^coupent fièrement, les personnages ont de la noblesse, et. l’es pèce de bonheur mélancolique répandu dans toute la toile vous attire et vous re tient. On ne raisonne plus beaucoup l'art; on ne sait pins guère si l’on est devant une peinture; mais la vision vous séduit, la rêverie vous envahit, et le jugement ar tistique, devenant incertain, s’et'àee peu A peu et n’a plus la force de se produire. 11 ne faut pas vouloir réagir contre ce sentiment; quand une individualité se pré sente, il faut se garder de vouloir la modi fier, sous peine de ne plus en faire .qu’une médiocrité. Acceptons donc M. Pnvis de Chavannes tel qu’il est, avec son pinceau étrange et son decsin conventionnel; ne voyons, si nous voulons, en lui qu un poète et non un peintre ; mais lais sons-nous aller aux impressions qu’il inspire et gui sont en somme calmes,...
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
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