Extrait du journal

voix de ma bien-aimée ! Voix de l’amour, dans le silence de la nuit, te$ sons argentins arrivent à l’âme connue la plus suave musique à l’oreille charmée ! Juliette, v Roméo !... Roméo. « Douce amie !... Juliette. « J'ai oublié pourquoi je t’ai rappelé. Romeo. « Laisse-moi rester ici jusqu'à ce qu’il t’en souvienne. Juliette. & Ta présence me le ferait oublier, tant je suis heureuse quand je te vois. Roméo. « Je veux rester pour que tu continues d’oublier; pour moi, c’est ici ma demeure, je n’en veux point d’autre. Jii.if.tte. « Il est presque jour; je voudrais que I tu fusses parti; mais pas trop loin, cependant, comme l’oiseau captif qu’un enfant espiègle tient attaché à une chaîne de soie et qu’il ne laisse un instant s’éloigner que pour le ramener presque aussitôt «à lui, tant sa jalouse tendresse lui plaint la liberté. » La fête chez les Capulek a été transposée au se cond acte. C’est ici qu’on a intercalé un divertisse ment sur des airs empruntés à la Straniera et au Pirate. Le finale est une des pages les plus élo quentes, les plus vigoureuses, les mieux réussies de la partition. C’est d’abord le plus beau quintette qu’on puisse entendre, un quintette sans accompa gnement. où chaque personnage dit par une phrase claire, courte, vibrante ce qui se passe en son âme. A ce début succèdent deux chœurs ennemis qui se bravent, se provoquent, se menacent. Dans cette mêlée de voix furieuses et brisées comme des flots qui se heurtent, vous distinguez, par moments, des sons graves, profonds, courroucés; c’est le vieux Ce pu le t qui s’étonne de ne rencontrer autour de...