Extrait du journal
des puissances sataniques du temps pré sent, que ces boutiques ne soient point vieilles. Il songeait au proconsul qu'on at- , tendait ; il écoutait ces cris qui remplisj ’saient la petite cité, plus scandalisée en• core que surprise de les entendre, et il se i disait que les « mauvais sujets » avaient i beau jeu de crier, un pouvait bien faire le cifrnaval A M.... Sûrement, il y tombait , , pour le quart d’heure moins d’olms que 1 dans Strasbourg. Il pensait aussi que si le citoyen Etienne I 1 Lambert) — l’abbé connaissait le nom de son futur maître— avait choisi lui-même ! librement le poste qu’il allait tenir, ce ne- ! , tait pas un choix trop malavisé. Et d'abord l’ennemi était loin ; il y avait bien A M... i un certain nombre de gens qui *’en allaient ; j disant : Il vient — parce qu'ils lecroyaient, et d’autres qui affectaient seulement de le " croire.- L «ibl»^ avait un bon jugement; il savait bien que l’Allemand,s’il tournait vers le Midi, suivrait la vallée du Rhône, et que ! ces bons pays du Centre, médiocres en tout, ! point pauvres, mais point riches, n avaient que peu de chose A craindre. C’est pour quoi il se prit A sourire; il connaissait les ! hommes et aussi ies jacobins, ses adver- i sa ires.—Je gagerais, murmura-t-il, que le ! * proconsul établira ici un camp quelque part avec une armée bien avertie qu’elle n’a pas été faite pour se battre. Mais alors il s’arrêta dans le cour* de ses j réflexions, car le bruit augmentait à dis- j tance. La bande allait traverser la grande j rue, pour joindre le quai el le suivre jus qu’à la gare. Le train qui priait Lambertv ! , el sa fortune était près d’arriver. L'abbé se retrancha sou* l'auvent d’une , |K)i te marchande. Même ce poste ne lui paraissant plus bientôt assez sûr, il entra dans la. boutique, et il y fut admirablement reçu par Mme la patronne, une âme pieuse. * Ils se mirent tous deux, boutiquière et abbé, derrière les vitres d’une chambre at- 1 tenant au magasin , et ils soulevèrent , doucement le rideau pour regarder passer j la marche civique... Mais l'abbé tout à j coup, ayant levé les yeux vers le l , premier otage de la maison d’en face, qui était l’hôtel de lu Tour des Durs, ne veus I en déplaise, jeta une exclamation de sur- !...
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
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