PRÉCÉDENT

Gazette nationale ou le Moniteur universel, 16 décembre 1826

SUIVANT

URL invalide

Gazette nationale ou le Moniteur universel
16 décembre 1826


Extrait du journal

faudrait pas penser à des insurrecions en faveur do la constitution. Les efforts des constitutionnels se borne raient donc à des tentatives contre des garnisons ou pour gagner les troupes, moyens très - incertains l’u.i et l’autre dans l’état actuel de l’Espagne. En aidant I. s constitutionnels dans de telles tentatives , nous pour rions certainement opérer une grande diversion en fa veur du Portugal ; mais il serait cruel et impolitique de les engager dans une telle entreprise sans avoir l’intention de les soutenir , et imprudent à nous do nous engager à le faire dans la perspective d’une guerru longue et étendue. Au surplus , la politique d’une telle» mesure sera principalement déterminée par la connais sance que les ministres pourront avoir de la véritable façon de penser du Gouvernement français. Si ta France persévère franchement dans les efforts dont le message du roi lui tait honneur , il doit être de l’intérêt et du. devoir du gouvernement de renfermer les hostilités aux quelles nous sommes forcés d’avoir recours , dans les limites les plus étroites possibles. ( Globe and Traveller. ) — La conduite que tient l’Espagne envers le Portu gal en aidant et en favorisant les invasions hostiles faites dans ce dernier pavs par les royalistes rebelles , a enfin obligé notre gouvernement à échanger ses conseils et ses graves remontrances contre des mesures plus décisives , et dans le fait pour une mesure qui , si elle n’est pas une guerre actuelle en est l’équivalent. La conduite du roi d'Espagne et de ses ministres , bien que pouvant avoir les suites les plus sérieuses , est en elle-même inexplicable. Avec un trésor épuisé , avec une population dégradée au - dessous de tout état de misère dont l’Europe moderne puisse offrir un exemple ; avec un crédit pu blic anéanti ; avec une force étrangère occupant toutes les places fortes de son royaume , le roi d'Espagne a pris une attitude hostile envers un Etat voisin , de qui il ne peut prétendre avoir reçu injure ou offense, mais simplement pour faire triompher un principe abstrait. Pour soutenir la cause du despotisme, du despotisme théorique , le roi d’Espagne fait 1a guerre au Portugal, sachant bien , qu’en la faisant , il la fait nécessairement aussi à 1‘Angleterre. Et ce 11’est pas tout : nous voyons en effet par le mes sage de S. M. que la conduite suivie par Ferdinand est en opposition à la France. Des politiques qui ont observé le cours de la dernière guerre de la Péninsule espéraient que l’Espagne et son monarque auraient été attachés à notre pays par les liens de ta gratitude la plus durable , au moins tant qu’il restait quelques-uns des individus qui avaient été té moins des britlans efforts faits sur ce grand théâtre en faveur d’un peuple opprimé , et dans la cause d’un mo narque légitime. Malheureusement l' une de Ferdinand n’était pas for mée de manière à profiter de l’adversité. Les vues libé rales étaient opposées aux siennes , et il apprit bientôt à regarder l’Angleterre comme eunemie , parce qu elle était l’amie du genre humain. La Grande-Bretagne l’a offensé , parce que lorsque les évènenu ns eurent séparé de la couronne d’Espagne les nouveaux Etats de l’Amérique méridionale , elle joua le rôile raisonnable de reconnaître comme un point de fait ce qui était depuis long-tems notoire aux yeux du Monde entier. Lorsqu'on outre , un souverain légitime et reconnu pensa qu’il était juste d’accorder à ses sujets des pri vilèges dont ils n’avaient pas joui jusqu’alors , l’Anglegleterre offensa le monarque espagnol , en approuvant ce changement , et le gouvernement d’Espagne a la témérité de tenir une conduite qui 11e laisse à notre f»ays d’autre alternative que de violer ses engngemens es plus solennels , ou de tirer le glaive contre l’Es pagne. Telles sont les circonstances dans lesquelles l'Angle terre a encouru le déplaisir de l’Espagne ; et dans les quelles , pour justifier sa réputation de bonne foi , elle se prépare maintenant à la guerre. Il y aurait peutêtre de ta présomption à prédire l’issue de cette lutte. Nous ne nous aveuglons pas sur le fait qu’il est possible que des circonstances qu’on 11e peut prévoir en ce moment puissent résulter de cette interruption de ta paix publique de l’Europe. Nous savons « que ce n’est pas toujours le plus agile qui remporte le prix de la course , ni le plus fort qui gagne la bataille » , et nous* n’afficherons pas une confiance exagérée. La guerre est une calamité dont nous avions espéré que l’Europe en général et l’Angleterre en particulier seraient long-tems exemptes ; mais si une réputation nationale est de quel que prix , les intérêts et la dignité de la nation exigent impérativement que nous nous hâtions d’aller au secours d'un allié attaqué. Les ministres ont répondu sans hésiter à cet appel , et les acclamations approbatrices de la na tion accueilleront leur décision. Ce n’est point pour un vain motif, et encore moins dans des vues égoïstes d’a grandissement , que nous armons : c'est pour la dé fense de tout ce qui est sacré parmi les nations que la bannière de l’Angleterre est levée pour combattre les envahisseurs non provoqués d’un Etat ami , et , comme nous l’espérons , repousser et châtier l’injustice. ( Courier. ) — Nous sommes persuadés qu’une guerre entre l’Es pagne d’une part , et la Grande-Bretagne et le Portugal de l’autre , si l’Espagne était assez insensée pour refu ser les concessions ou les sacrifices au moyen desquels la paix peut encore être préservée , ne peut être ni san glante , ni dispendieuse , ni prolongée ; et il est extrê mement satisfaisant de voir que l’Espagne a perdu l’as sistance et la protection de la France par la même con duite impolitique qui a attiré sur elle le ressentiment du Portugal et de la Grande-Bretagne. Les Rois de Frauce et d’Angleterre , qui , comme nous l’apprend* le mes sage de S. M. , ont réuni leurs efforts pour prévenir l’aggression de l’Espagne contre le Portugal, doivent avoir été également offensés de 1a conduite de la cour d’Espagne. Les troupes de 1a France seront-elles entière ment retirées de l’Espagne , ou resteront-elles dans ce pays pour y maintenir ta tranquillité intérieure pendant...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

En savoir plus
Données de classification
  • espagne
  • angleterre
  • france
  • europe
  • moldavie
  • russie
  • amérique
  • ferdinand
  • londres
  • francfort
  • moniteur universel