Extrait du journal

a Hier au soir, à la grande satisfaction des honnêtes gens, a été publié un arrêté qui dissout l’assemblée consti tuante et met la ville sous le régime d’un gouvernement mi litaire. « Toutes les troupes romaines doivent aller à Bracciano, à Terni, à Velletri, en garnison ; j’entends les troupes réguliè res : les autres sont dissoutes et doivent quitter la ville surle-champ. Il faut que le général Oudinot agisse avec vigueur. Sans doute il faut que les rigueurs indispensables qu’il devra exercer soient pleinement justifiées. Nous en sommes là : des soldats français ont été indignement assassinés lorsque, pleins de confiance , ils allaient sans armes, se fiant à l’hon neur militaire des hommes qu’ils avaient loyalement com battus. L’état sanitaire de l’armée est excellent ; il n’y a de dangereux que les assassins. « Jusqu’au rétablissement d’un ordre rigoureux, tous les honnêtes gens vivent sous la crainte du poignard, et tant que toute cette race maudite n’aura pas quitté Rome, qu’elle a infestée, il faut à chaque pas se méfier. Trop de gens ont profité du désordre qui a duré si longtemps, pour ne pas être intéressés à le prolonger; trop de gens ont acquis un bienêtre, des richesses même qu’ils ne pourront justifier, pour ne pas craindre des recherches et ne pas chercher à retarder le moment d’une juste et inexorable répression. a La garde nationale ne s’est pas très bien conduite en général, et il sera indispensable de la dissoudre. L’ordre sera difficile à rétablir, et nous aurons à souffrir encore Je vous assure que jai assisté à de biens tristes événements, et que mon séjour à Rome dans ces derniers temps m’a fait conce voir pour certaines gens et pour certaines doctrines un mé pris que j’avais toujours cherché à combattre. Un seul bri gand suffit à intimider mille honnêtes gens. « Jusqu’à présent il n’est question ni de la république ni du saint père ; seulement le bonnet rouge a été abattu et foulé aux pieds par ordre du général. » (Débats.)...