Extrait du journal

Paris, le 16 mars 1870 BULLETIN Vendant cette intermittence du Corps lé gislatif, la presse remplace l’appréciation des débats parlementaires qui l’ont défaut par l’étude plus approfondie des questions elles— mômes. Nous n’y voyons pas de mal, et si la vivacité de nos confrères y perd un peu, leur impartialité y gagne quelquefois. ParmR les sujets qui sont en ce moment le plus dé battus ligure celui du timbre dus journaux. Le timbre sera-t-il supprimé entièrement ou partiellement ? Tel est le seul point qui puisse être douteux; car quant à n’abaisser le droit de timbre que pour élever le droit, de poste, cela ne pourrait entrer dans la pensée de personne. Eo matière de presse, en effet, comme en toute autre matière, l’égalité est un principe qui ne saurait recevoir aucune atteinte. Or, augmenter les droits de poste serait tout simplement élever une barrière entre les journaux de Paris et les lecteurs de la pro vince, et par suite aller directement contre le véritable progrès en matière de presse. Où iapresse doit-elle tendre, en effet? A pénétrer dans les localités les plus éloignées du cen tre; à faire qu’aucun citoyen ne soit placé, parles circonstances mômes d’habilion où il se trouve, en dehors de ce courant continu de publicité qui permit à la France de con naître tout ce qui l’intéresse et la touche? Eh bien, qui ne voit que l’augmentation des droits de poste ne ferait que rompre encore davantage cet équilibre — bien loin d’ôtre parfait — entre les habitants de la province et ceux de Paris? Ü’ailleurs, s’il est un principe sur lequel ou soit d’accord, c’est que les droits de posb* ne doivent être que le prix d’un service rendu ; or, si ce service a pu jusqu’ici être assuré avec le tarif actuel, nous croyons b;en que, dans l’avenir, ce tarif pourrait f!re abaissé, mais nous ne saurions com prendre qu’il fût porté plus haut. Comme t)our ks lettres, l’augmentation du chiffre des transports serait une raison d’atténuat'On, mais non d’aggravation. Ce n'est plus à Home que la question de infaillibilité parait destinée à soulever exclusivement de sérieuses émotions ; le Qonde politique commence à en être fort Après l’incident soulevé par les lettres J M. Daru, qui peut-être, ont été pu rées avec quelque indiscrétion, voici ^on nous annonce un véritable dissenti.ment se serait élevé à ce sujet parmi •L‘S membres du cabinet.' Si nous en croyons...