Extrait du journal
Thlonville, le 15 août 1870. Mon cher monsieur, Ce matin les Prussiens sont venus se pro mener jusqu’aux portes de la ville de Thionville; ils ont passé, en descendant par lt .utYutz, près de nos portes, car la route d’Illange touche aux glacis. Le portier-consigne Bérard a aperçu une colonne de cavalerie, à la porte de Sarrelouis, qui remontait la côte d’Illange, où se trouvait massée, dans le bois, de l’infanterie j et probablement de l’artillerie. Il a donné ! aussitôt l’éveil aux artilleurs de la lign-, * placés dans cette partie du fort, qui ont aussitôt braqué leurs canons, et ont, grâce à leur coup d’œil, frappé juste au milieu de cette troupe. Plus de quarante coups de ca- I non ont été tirés; les canons de la jonction de ! droite, servis par l’artillerie de la garde nationale mobile, ont lancé des obus à balles j qui ont ensuite jeté le désordre dans les rangs ennemis, ainsi que la batterie du bastion n. 1, servie par le môme corps. Grâce h ces bons coups de canon, h s Prus siens ont eu, je pense, beaucoup de morts et de blessés, puisqu'ils ont été obligés de re- t partir sans avoir fait usage de leurs pièces. Il en résulte qu’ils n’ont pas pu dresser : leurs batteries pour battre le côté sud de notre ville et du fort. D’après les renseignements reçus et la reconnaissance qui a été faite, il reste prouvé que les Prussiens ont tout bonnement voulu prendre la ville par surprise, croyant que nous dormions, 11 était à peu près quatre heures du ma tin lorsque cela s’est passé, et cela a duré jusqu’à cinq heures et demie. La reconnaissance est rentrée après avoir fouillé tout le bois d'illange. On a trouvé sur les lieux un plan de nos environs, des armes, des pioches, des p’anches, des ba teaux et des échelles à crochets, etc., etc. Si les Prussiens croient que nous ne veil lons pas, ils se trompent. Hier, brossés à fond; aujourd’hui, épous setés. Je ne sais pas s’ils reviendront. Les Thionvillois ne se dérangeaient pas ce matin en entendant tirer des coups de canon ; ils ont cru que c’étaient des salves d’artillerie pour la Saint-Napoléon. L'état-major de la place, au nombre de trois officiers, se montre ferme et résolu, ainsi que tous les officiers et soldats renfer més dans la ville. Excusez mon barbouillage, mais j’ai voulu vous instruire immédiatement de ce qui s'est passé. Croyez-moi, Votre tout dévoué, CHÉRAMY....
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
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