Extrait du journal
INTÉRIEUR. Paris, le 17 décembre. Le gouvernement espagnol vient de déclarer, dans la Gazette de Madrid du 9 décembre, que la note dont a parlé le Mémorial bordelais, qui aurait été adressée à M. Guizot par M. Ferrer, pour sc plaindre des intrigues ourdies par les Espagnols émigrés dans le royaume de France, et réclamer les égards que se doivent des puis sances alliées, est apocryphe. En conséquence, le ministre des affaires étrangères a donné l’ordre au consul de S. M., à Bordeaux, de démentir complètement cette note de la manière la plus publique et la plus concluante. Le Courrier français donne ce malin, à l'occasion des cris de désordre proférés par quelques individus et un in finiment petit nombre de gardes nationaux dans la céré monie d’avant-hier, un nouvel exemple de la véracité ha bituelle de certains journaux. Jamais, peut-être, on avait aussi hardiment dénaturé un fait qui s'est passé au milieu d'une immense population. (100,000 témoins sont là pour «attester que la garde nationale a répondu par le dédain et le mépris aux tentatives d une minorité isolée et imper ceptible; les cris de désordre sont restés sans retentisse ment ; les individus qui les proféraient ont vu leurs insti gations échouer partout. N'importe ! les journaux de l'op position n'ont pas d’autre occupation, depuis deux jours, que de persuader au pays le contraire de ce que plus de 000,000 témoins ont vu. Ces journaux avaient publié leur programme; ils ne peuvent sc résigner à avouer qu’il n'a pas été suivi. Le Courrier français se distingue entre tous par son dépit contre une vérité qui l'importune. Ne va-t-il pas jusqu'à dire que le pouvoir n’a le choix qu'entre la dissolution de la garde nationale ou la retraite du minis tère ! Nous le répétons, la journée du 15 décembre a été ad mirable, digne du pays sous tous les rapports, et le Gou vernement et tous ceux qui le soutiennent sont complète ment satisfaits. Nous l’avons dit dès le premier jour, et nous ne cesserons d’opposer les plus formels démentis à toutes les inventions par lesquelles on essaye de tromper l’opinion publique. S'il y a quelque part des mécontente ments, et, pour prendre le langage du Courrier français, de la consternation, ce n’est pas dans les rangs des amis du Gouvernement. — On lit dans le Journal des Débats : « Le ministre des travaux publics vient de prendre des mesures pour améliorer la position de la compagnie des chemins de fer de Saint-Etienne à Lyon, qui depuis long temps était en souffrance, cl qui avait éprouvé des dommages évalués à un million et demi, pendant les derniers déborde ments du Rhône. Il a relevé le tarif des péages qui était ex cessivement bas; de 9 centimes 8 dixièmes il l’a porté à 12 centimes. « On sait que, dans les cahiers des charges actuels, le ta rif est pour la houille de 12 centimes et demi, et pour les autres articles de 1(5, 18 et 20 centimes. Il y a lieu de penser que, moyennant cette hausse du tarif, la compagnie par viendra non-seulement à réparer les dégâts de l’inondation, mais à exécuter plusieurs perfectionnements indispensables, et à payer désormais aux actionnaires l’intérêt de leurs fonds. « Gc chemin de fer, entrepris à la même époque à peu près que celui de Manchester à Liverpool, avec des chances de bénéfices qui semblaient au moins égales, a pu à peine subvenir à son entretien , par suite de la modicité de son tarif. Aussi pendant que le succès du chemin de Liverpool déterminait les capitalistes anglais à étendre de toutes parts ces voies perfectionnées, le chemin de Saint-Etienne à Lyon faisait en France l’office d’un épouvantail. Adoptée il y a quelques années, la décision de M. Teste eût été un service signalé rendu à la cause des chemins de fer. En ce moment encore elle ne peut manquer de leur être utile, car elle at teste les bonnes dispositions de l’administration. Elle prouve que les compagnies honorables qui s’adresseront à elle ob tiendront tous les encouragements compatibles avec l’intérêt public et avec les règles de légalité. « M. Teste a soumis la compagnie à diverses conditions, les unes au profit de l’industrie charbonnière, sur qui re tombera probablement une partie de l’accroissement du tarif, les autres à l’avantage de la navigation de la Saône. Le droit perçu par la compagnie à raison des wagons qu’elle prête aux exploitants, au lieu de rester à 1 fr. 12 c., sera réduit à 50 c. pour le premier kilomètre parcouru sur les embranche ments qui desservent les exploitations, et à 12 c. pour chaque kilomètre en sus. Le nombre des wagons devra être augmenté de telle manière qu’il puisse en être expédié 400 par jour ouvrable. Le pont de la Mulatière, sur la Saône, sera recon struit par la compagnie conformément aux besoins de la na vigation, c’est-à-dire avec deux arches dites marinières pour le passage des bateaux. Cet article seul constitue pour la compagnie un surcroît de frais de 250,000 à 500,000 fr Enfin la compagnie sera «assujettie à former un fonds de ré serve d’un million. » La relation de la cérémonie funèbre du 15, que nous avons insérée dans notre numéro du 10, donnait une fausse indication sur la place qu’occupait la famille royale dans l’église des Invalides. Nous reproduisons le passage de notre relation rectifiée : Le Roi, en costume de garde nationale, a pris place sur le trône préparé dans le chœur à droite de l’autel, et sur monté d’un magnifique dais en velours violet, près de S. M. et à sa droite, étaient le prince royal et ses quatre frères ; a gauche la Reine et les princesses ; En face de la famille royale, à gauche de l’autel, M«r l’ar chcvéque de Paris, les évêques assistants, le curé des Invali des, et un nombreux clergé ; Sous le dôme, autour du catafalque, les ministres et les maréchaux. On lit dans le Commerce : « Dès le point du jour, sont arrivés à Courbevoie le comte Alfred de Montesquieu et le baron Dumoulin, revêtus de leur ancien uniforme d’officiers d’ordonnance de l’empereur; ils ont été aussitôt admis sur le pont de la Dorade à présenter leurs félicitations aux généraux Bertrand et Gourgaud, qui leur ont témoigné une vive satisfaction du pieux empresse ment qu’ils avaient mis à s’agenouiller devant les restes pré cieux de l'empereur. . « 1 Arrivée de ces deux officiers a etc suivie de celle des ffènéraux Duehand et Molinc de Saint-Yon, d.i lieutenant général GtU'ières, ex-ministre, revêtu de son uniforme du...
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
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