Extrait du journal

COUPS LÉGISLATIF. CONSEIL DES CINQ - CENTS. Présidence de Jean Debry. SUITE DE LA SÉANCE DU 24 PRAIRIAL. Sherlock. Depuis l'assemblée constituante jus qu à ce jour , on a vainement tenté de régulariser les élans généreux , la courageuse effervescence de la pensée. A quelle époque en effet eût-on pu s en promettre quelque succès ? Les époques les plus critiques de la révolution étaient aussi celles où 1 écrivain le plus énergique avait besoin de plus de liberté, pour faire une guerre à mort aux abus dont l’ancien régime s’alimentait. Les circonstances ont changé, et je suis surpris qu’animés des memes vues , nous n ayons pas été sur-le-champ d accord sur la nécessité d’une loi répressive des délits de la presse. Dans les états despotiques il n’y a pas de loi : la volonté du maître , voilà la seule régie con nue. Mais dans un gouvernement tout doit être pe.mis par la loi, rien ne doit être défendu que par elle. D’après ce principe , comment peut-on vouloir que le caprice ou la volonté d un commis puisse anéantir la plus précieuse des facultés de 1 homme, en société. Sans doute , un pays où tous les excès de la licence de la presse resteraient impunis,...