Extrait du journal

CORPS LÉGISLATIF. CONSEIL DES CINQ,-CENTS. Présidence de Jean Debry. SUITE DE LA SÉANCE DU 26 PRAIRIAL. Briot, du Doubs. Il y a bientôt un demi siecle qu’une académie célébré proposa la solution de la question de savoir si les sciences et les arts avaient été plus utiles que nuisibles à 1 homme, j. J. Rousseau fixa sa pensée sur ce problème , et consacra son génie à cette question. Son cœur s’anima , son esprit fut électrisé , et méditant dans sa promenade accoutumée , sous les arbres qui conduisent au donjon de Vincennes, allant visi ter et consoler un philosophe dans les fers, il écrivit que les sciences et les arts avaient pu cor rompre 1 espece humaine , et éloigner d'elle le bonheur. Ce lut l’ouvrage du génie. Un grand homme fut frappé des abus sans nombre qu’il avait sous les yeux , et fut plus juste en les pei gnant, qu'en désignant leur cause première. Le même sentiment anime , et peut-être la même erreur entraîne les orateurs qui ont attribué à la liberté de la presse les malheurs que nous avons éprouvés. Ils doivent croire que si Jean-Jacques eût vu dépouiller un peuple , régénéré par ses principes , du plus beau de ses droits ; s il avait vu des hordes barbares s'avancer des antres du Nord pour étouffer les lumières , au sein d’une nation puissante , libre et victorieuse , il eût alors été le défenseur de ces lumières, de ces sciences auxquelles lui-même doit son immortalité. Dans cette discussion , je chercherai à ne pas répéter les raisonnemens de notre collègue Fran...