Extrait du journal
héros cherchait à faire cette question sur le ton de la plaisanterie, il y perçait en réalité une vive saVtsiacLion. * Le vieillard se taisait, caressant avec sa main sa I moustache blanche. « Eh bien, général, que pensez-vous Y demanda un intime. — Je pense, répondit-il, qu’il doit se marier. — (l’est clair, dit quelqu’un. — Sans aucun doute il doit se marier, tirent tous les autres. — Entendons-nous, messieurs, reprit le vieil lard ; je dis, Gallardo, que tu dois te marier, non {vas avec cette petite laitue aux millions, mais avec uicie. * Une clameur unanime accueillit ces paroles. « Général, vous abusez de votre rôle de Nestor, i fit le jeune élégant. — Je propose un vote de censure, dit un con- i vive. — Le général s’abuse, dit l’intime; un gentil- | homme de sa délicatesse ne peut conseiller à un homme dans la position de Gallardo d’épouser une femme entretenue. — Oui, certes, j’ai de la délicatesse. La délica- ; tesse est une plante qui pousse de telles racines que ! rien ne saurait l’arracher du sol, ni la charrue d’ar- i gent, ni le hoyau d'or qui retournent aujourd’hui le champ des idées. C'est pour cela que je conseille â l’homme qui a fait une mauvaise action de la ré- ! parer, à celui qui a perdu une jeune fille honnête de 1 la protéger. Je le lui conseille avec d'autant plus i d instance, si l’avenir lui sourit, afin qu’il n uit pas : honte du passé. En mon temps, messieuis, on ne traitait pas les mariages dans des conseils demi-pu blics; les seuls conseillers, selon les circonstances, étaient le cœur, 1 honneur et la conscience. Mais, ajouta le vieillard en se levant, ma manière de voir est tout aussi hétérogène, ù côté de celle que vous i professez, que peut I être ma personne au milieu de i jeunes hommes. Je vous salue, messieurs. Adieu, I mon neveu ; ne me convie pas à ta noce, si tu épou- i ses la millionnaire aux caprices; je ne suis pas de i ces fétes-la. Si tu te maries avec Lucie, je serai ton parrain. * Eu disant cela, le noble et digne vétéran quitta le salon. * Le général, dit l’intime, a textuellement un 1...
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
En savoir plus Données de classification - gallardo
- de keating
- dubois de jancigny
- sauveur
- de pébeyre
- morning
- sullivan
- rowland hill
- daily
- america
- paris
- marseille
- inde
- cherbourg
- angleterre
- chine
- lucas
- londres
- corn
- callao
- faits divers
- moniteur universel
- journal officiel
- dana
- altkirch
- département de l'intérieur
- conseil de préfecture
- louviers
- sables
- beaupréau