Extrait du journal

cultivaient le café et le sucre, Joseph Taseher, en sa qualité de gentilhomme asrricuiteur, ne marchait que l’épée au côté et la canne à la main. On le signalait pour son humanité envers ses esclaves, et il apprit de bonne heure à sa fille la joie qu ou trouve à faire le bien. M. Aubenas trace le portrait de cette belle enfant créole, aux cheveux châtain-clair, à l’œil bleu foncé, vêtue du long peignoir de mousseline blanche, qui laisse deviner la taille sans l’accuser, et coiffée du madras de soie aux couleurs éclatantes. Autour d’elle sont proupées de jeunes négresses, dont « la peau noire et lustrée fait ressortir la mate blancheur de son teint », et, sous le ciel des Antilles, au milieu des fleurs tropicales et des oiseaux de paradis, sa naissante beauté brille d’un radieux et pur éclat. Joséphine quitta la Martinique avec son père en 1779 et se rendît en France. Avant la fin de la même an née elle épousa, à Noisy-le-Grand, près de Paris, le vicomte Alexandre de Beauharoais, dont la famille était intimement liée avec la sienne. Portant un des beaux noms de la marine française, et fils d’un gouverneur général de la Martinique, le jeune Beauharnais, qui n’avait que dixneuf uns le jour de son mariage, servait alors comme officier dans le régiment de son cousin le dec de La Rochefoucauld. C était un brillant cavalier, joli homme, instruit, séduisant, mais à qui les succès du monde firent oublier plus d une fois ses devoirs envers sa femme. Au lieu de s’appliquer à calmer ies inquiétudes et les chagrins de sa jeune compagne, il se...