Extrait du journal

baisers bien tendres comme mon cœur ! » Plus tard, les rôles seront changés. Ainsi que l’a remarqué La Bruyère, les femmes s’atta chent aux hommes par les faveurs qu’elles leur accordent, et les hommes se détachent des femmes par les faveurs qu’ils en reçoivent. Encore quelques aimées, et. ce sera Joséphine qui se plaindra, Joséphine qui ressentira les inquiétudes, les angois ses d’une âme qui doute, qui souffre, qui voit avec douleur dans un être chéri le calme succéder à l’agitation, la froide ré flexion à l’ivresse, l'amitié à l’amour. C’est l’histoire commune de la vie, où rien n’est stable et où la souffrance morale devient piesque toujours I expiation de la joie. Après le traité de Campo-Formio, José phine quitta l’Italie. Elle revint en France au mois de décembre 1797. Partout on lui donnait des fêtes, et on la traitait déjà comme une souveraine. Quand Bona parte sc rendit en Egypte, elle voulut l’y accompagner, disant qu’elle avait déjà fait sur mer plus de cinq mille lieues et qu’en sa qualité de créole, elle ne redouterait pas le cl i mât de l’Orient. Mais son mari refusa formellement de l’exposer aux hasards d une traversée, où elle aurait, couru le risque de tomber nu pouvoir des Anglais. Ce fut pendant, la campagne d’Egypte qu’elle acheta le château de la Malmaison moyennant, cent soixante mille francs, payés en partie avec sa dot, en partie avec les fonds de Bonaparte. Ses ennemis, car elle en avait malgré sa grande bonté, essayèrent de lui nuire dans l’esprit de son mari. De retour en France, Bonaparte n’hé sita pas à lui rendre justice, et les nuages qui avaient failli compromettre le bonheur des deux époux se dissipèrent. Joséphine, après le 18 brumaire, fut asso ciée à des honneurs qui étaient ceux de la royauté moins le nom. Le 19 février 1800, le Premier Consul sortit du Luxembourg, dans un carrosse attelé de six chevaux blancs, présent, de l’empereur d’Autriche au négociateui de Campo-Formio, et alla...