Extrait du journal

Dans Paris investi, chacun de nous médite forcément sur soi-même, sur sa fa mille cl sur son pays. Plus l’intelligence a trouvé de bonheur à contempler les progrès de la civilisation attribuée par tout esprit impartial à la grandeur cl à l’influence de la France, plus les catastrophes qui accablent notre pay> deviennent douloureuses. Plus les liens de la famille avaient de charmes et répandaient de douces émoti ons dans le cœur, plus l’éloignement, la séparation et les souffrances de ses membres dispersés produisent de tristesses et d’amertumes. Quelle sera la fin de tant de maux? Som mes-nous maîtres de précipiter les événe ments et de les rendre favorables, ou bien faut-il, en constatant notre impuissance momentanée devant la force irrésistible de ces événements, nous replier sur nous-mètt.es et rechercher la cause de tant de mal heurs afin de préparer un meilleur ave nir? La France a dans son histoire plus d’une page quelle peut consulter avec fruit, pour soutenir son courage et pour éclairer de légitimes espérances. Mais on ne peut comprendre ces enseignements du passé et en recueillir les fruits qu’en tenant compte de la force d’âme et des énergiques croyances de nos ancêtres. Ils aimaient le foyer domestique. Ils chérissaient la patrie et ils croyaient en Dieu, dans le Dieu des chrétiens qui depuis dix-huit siècles, bien avant les rêveurs du jour, a dit aux hommes qu’ils étaient tous frères et leur a montre par son exemple que le dévoue ment peut aller jusqu’au sacrifice de la vie. Aujourd’hui, les jouissances égoïstes avec leurs mille recherches, exclusives de tout dévouement, n ont-elles point envahi toute la société, et ceux qui à tous les degrés de l’échelle sociale ont eu le pou voir en mains, n’ont-ils pas employé leur...