Extrait du journal
ou encore elles proviennent de ce qu’on ne craint pas d’ab sorber une forte partie du capital dans des dépenses impro ductives de luxe et de décoration, qui laissent sans ressources au premier embarras, à la première difficulté. Puissent ces avertissements porter quelques fruits et préve nir de nouveaux malheurs ! Le commerce a par-dessus tout besoin de la confiance et de l’estime publique : c’est là la base la plus solide de ses succès; rien ne doit être négligé pour les obtenir et les conserver, et c’est en vain qu’on prétendrait les remplacer par ces apparences et cet éclat qui éblouissent les yeux. Il m’est impossible de me trouver au milieu de vous, mes sieurs, au milieu des hommes qui représentent si dignement la puissance commerciale de Paris, sans vous parler de notre exposition des produits de l’industrie, sans me féliciter avec vous du rôle que le département de la Seine a été appelé à remplir dans cette grande solennité nationale. Nos industriels, dans cette circonstance comme dans toutes les expositions précédentes, ont continué d’occuper la première place , une place tout exceptionnelle et telle qu’un doit l’attendre de l’immense développement de ia production de Paris et du dé partement. En 1819, le département de la Seine, sur 1,662 exposants, en comptait déjà à lui seul 503, ou près d’un tiers. D.-puis lors, ce nombre a toujours tendu à s’accroître ; en 1823 il a été de 845 sur 1,648 exposants , en 1827 de 1,110 sur 1,795, en 1834 de 1,400 sur 2,447 , en 1839 de 2.027 sur 3,381; enfin, en 1844, il s’est élevé à 2,20i pour 3,963, et cela mal gré la sévérité du jury départemental et l’exclusion pronon cée contre certaines branches d’industrie parisienne qui avaient été admises dans les précédentes expositions. Mais ce n’est pas seulement par le nombre que l’industrie de la Seine figure à l’exposition ; la part qui lui revient dans les récompenses distribuées aux vainqueurs atteste aussi son mérite. En 1819, sur 826 récompenses, le département de la Seine en aiait obtenu 243. En 1823, sur 1,132, il en méritait 454. En 1827, sur 2,200, la Seine en recevait près de 850. En 1834, sur près de 2,200 encore, il en obtenait environ 900. En 1839, la proportion a été la même, et tout porte à croire que nous aurons encore à la constater pour 1841. Messieurs, un des faits qui frappaient le plus lorsqu’on parcourait les produits offerts par les exposants de la Seine, c’était l’immense variété de ces produits. Tandis que, dans les autres départements, l’industrie con centre toutes ses forces, se resserre, pour ainsi dire, sur un seul point, sur une spécialité, la Seine réunit toutes les branches manufacturières, n’est inférieure sur aucune, et l’emporte sur beaucoup. Ainsi, c’est à Paris que se fabriquent ces bronzes si renom més qui fournissent à la consommation, non-seulement de la France, mais du monde entier, puissante fabrication qui at teint aujourd’hui une production de 40 millions et occupe 6,000 ouvriers. C’est à Paris que l’orfèvrerie et la joaillerie font de ces prodiges de ciselure qui ne trouvent point de rivaux. C’est encore à Paris que l’astronomie, la physique, la chi mie et la chirurgie viennent demander les admirables et pré cieux instruments que la science perfectionne sans cesse, et qui sans cesse, à leur tour, font faire de nouveaux progrès à la science. C’est aussi à Paris que s’est concentrée presque tout en tière la fabrication des instruments de musique, qui prend chaque année de nouveaux accroissements. L’industrie de nos papiers peints ne connaît pas d’émule ; et quant à l’in dustrie des meubles, on pourrait, à ulus forte raison, répéter en 1814 ce que disait le jury de 1839, que le faubourg SaintAntoine n’est qu’une admirable usine dirigée par des indus triels aussi laborieux qu’intelligents. Beaucoup de gigantes ques machines que la foule admirait à l’exposition ont été créées aux portes mêmes des galeries qui s’étaient ouvertes pour les recevoir ; c’est de Paris que doivent partir quelquesuns de ces appareils qui apprennent à nos colonies à fabri quer le sucre avec art ; c’est de Paris que partiront égale ment plusieurs des puissantes machines qui doivent donner le mouvement à nos paquebots transatlantiques. Enfin, c’est à Paris que se fabriquent ces tours parallèles si admirés de nos constructeurs, et qui impriment toutes les formes au fer et à l’acier. Voici, du reste, comment les principales branches de l’in dustrie parisienne se divisaient à l’exposition....
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
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