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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 24 juin 1846

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
24 juin 1846


Extrait du journal

les assassins, et leur déclarant qu ils devraient passer sur son corps avant de loucher à aucun «les Grecs auxquels il avait donné asile. Celte fermeté imposa à cette multitude avide de sang ; elle s’arrêta. Mais, pendant quinze jours, la lutte recommença; on venait le pistolet au poing réclamer les Grecs réfugiés dans son hôtel; quinze jours, par son courage personnel et ses fermes repré sentations, il contint, sur le seuil de consulat, les janissaires révoltés. M. David sauva ainsi plus de deux mille personnes. Cha que jour, il lui en arrivait de nouvelles qui, échappées des îles voisines, venaient se mettre sous la protection de la France. M. David les nourrit toutes pendant plusieurs jours, et jusqu’à l’arrivée de la marine française, avec laquelle il concerta les moyens de transporter, chaque nuit, une partie des opprimés dans des lieux plus surs. ('.elle conduite détermina le Gouvernement français à se prononcer en faveur des Grecs, et il le prouva immédiatement en envoyant à son consul de Smyrne la croix d’officier de la Légion d’honneur. Nous avez vu M. David rejeter à Milan un or coupable qu on lui offrait. Nous venez de le voir à Smvrne épuiser sa bourse pour nourrir les victimes que sa fermeté et son courage avaient préservées. Ce dévouement d’un fonctionnaire français, dans un pays où l’on est accoutume à regarder la France comme une Provi dence, eut un grand retentissement dans tout l’Orient et fut admiré par l’Europe entière. Tous les Hellènes bénissaient NL David; son nom est encore en grand honneur parmi eux; ils écrivirent leur gratitude éternelle sur la lame d’un mo«ieste sabre qu’ils lui décernèrent, et, lorsque, revenant en France, M. David parcourait les îles et le continent de la Grèce, il y fut reçu avec acclamations et en emporta de pré cieux regrets. Le roi Olhon lui envoya spontanément la croix grecque du Sauveur, en reconnaissance des services qu’il avait vendus aux Grecs. Les occupations du fonctionnaire n’avaient pas nui aux souvenirs de l’homme de lettres; il avait commencé en Bosnie et il acheva à Smyrne un poème en 24 chants, V Alexandréïde, dans lequel on trouve de très-belles pages, des descriptions admirables de poésie....

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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