Extrait du journal
aussitôt et transporté à son domicile, il est mort pendant la nuit, malgré les soins qui lui ont été prodigués par plusieurs médecins. (Courrier du Havre.) — On lit dans le Journal de Rouen : Nous avons dit avanthier qu'un tout jeune homme, clerc chez Al. Guéberl, no taire, avait trouvé trente billets de 1,000 fr., et que son unique souci avait été tout aussitôt de rechercher la personne qui avait fait une si grande perte, et de lui rendre ses 30,000 fr. C’était là une belle action, digne d’éloges,, mais qui était bien loin cependant de pouvoir se comparer à l’acie de sévère et admirable probité dont elle a été suivie, grâce à la récompense donnée par le possesseur des billets perdus. Le jeune clerc de notaire, que l’on avait désigne d’abord sous le nom de Givert, se nomme Alexandre Juvet. Lorsqu’il trouva les billets, il était accompagne de deux petits cama rades, et la personne qui avait perdu les 30,000 fr., voulant récompenser tous ceux qui avaient eu part à la trouvaille, donna 200 fr. aux camarades de duvet, et à lui tout seul 800 fr. Heureux de cette bonne aubaine, il se hâta d’aller porter à «a mère son petit trésor. Ici, nous devons dire un mot de la famille d’Alexandre duvet. Il y a trois ou quatre ans, son père, tambour de la garde nationale, tenait un débit d’eau-de-vie, rue Martinville, à l’enseigne du Petit Tambour. Cet homme avait une femme et six enfants, et malgré une aussi lourde charge, il faisait cependant honneur à ses affaires. Il songeait même à agran dir son petit commerce, quand il tomba malade. Malgré les soins de sa famille, le pauvre duvet mourut après une longue et coûteuse maladie, laissant à sa malheureuse veuve six en fants en bas âge et les dettes qu'il avait fallu faire depuis qu’il ne pouvait plus surveiller et faire valoir son établissement. AIm' duvet vendit tout ce qu’elle possédait, paya une partie des créanciers de son mari, et se relira avec ses six en fants, dans une chambre, rue Alartainville, n° 160. Là, aidée de sa Mlle aînée, cependant encore enfant, cette malheureuse femme, pour élever sa famille, se livra avec ardeur au travail, et c’est en rebaltant les matelas et en piquant des courtepointes qu’elle parvint à gagner assez pour subvenir aux plus pres sants besoins de ses enfants. On devine facilement quel précieux secours pouvait être, pour la pauvre famille, la somme de 800 f. qui lui était échue, il y a trois jours, d’une façon toute providentielle, et chacun croira sans doute que la veuve duvet n’eut rien de plus pressé que d’employer à adoucir sa situation la récompense que son jeune fils avait bien légitimement acquise. Il n’en a cependant rien été. Dès que >lro* duvet posséda les 800 fr., elle n’eut qu’une pensée , courir chez les quelques créanciers de son mari qu’elle n’avait pu payer, et leur partager la somme en tière qu’elle venait de recevoir. Avant-hier au soir, à six heu res, M,,,e duvet avait terminé sa répartition, et elle rejoignait ses enfants , n’ayant pas conserve un centime de l’argent qu’elle avait reçu. — Après plusieurs jours d’une chaleur excessive, un orage s’est formé sur Toulouse, dans la journée d’hier, et, vers cinq heures après midi, une pluie abondante a commencé, et s’est renouvelée dans la nuit à plusieurs reprises. L’eau qui est tombée, outre qu’elle rafraîchira le temps, sera encore favo rable à nos vignobles, qui souffraient beaucoup de la séche resse. (Journal de Toulouse.) — Le 18 août, un épouvantable orage a éclaté sur la ville et sur le territoire de Gy (Haute Saône), qui offrent mainte nant l’asp, et de la dévastation et de la ruine. La trombe qui : a exercé de si grands ravages déchargeait des masses d’eau mêlée de grêle, et rien ne résistait à la violence de l’inonda tion. Les murs des habitations s'écroulaient ; les portes, les fenêtres, les devantures, les meubles et les marchandises rou laient entraînés par le courant. Les eaux ont envahi toutes les maisons situées dans la partie inférieure de la ville, et là , se sont produites des scènes de désolation. Un homme emporte sa mère dans ses bras; il veut la sau ver en montant à l’étage supérieur de son habitation ; l’im pétuosité du Ilot le contraint de rétrograder. Il s’avance alors, conduisant sa mère par la main, vers une porte de sortie sur la rue. Déjà il a dépassé le seuil, lorsque, sous l’irnpulsion d’une nouvelle lame d’eau, la porte se ferme, laissant la mal heureuse femme dans l’intérieur de la maison ; son tils ne la lâche point. Après trois quarts d’heure passés dans celte hor rible situation, un serrement de main est le dernier adieu que la mère mourante adresse à l’homme qui fait de vains efforts pour la sauver. Tout à coup la porte s’ouvre, l’infortuné dé gage son bras mutilé, et il voit sa mère morte qu’emporte la vague. Ailleurs, un gendarme qui roulait sous une avalanche de sable et de pierres énormes a été retiré mourant. Plusieurs personnes ont généreusement exposé leur vie pour porter des secours, et ont été grièvement blessées. Au dehors, les ravages de l’inondation sont affreux : 6 à 700 hectares de vignes ne présentent plus qu’un amas de roches et de terres en ravin. Le territoire de lluccy, presque égal en étendue à celui de Gy, a été aussi dévasté par la tempête. — Jeudi dernier, à Aleyzieu, un petit garçon d’une dizaine d’années environ, ayant un fusil entre les mains, s’amusait avec sa sieur. .Malheureusement le fusil était chargé; le coup partit et atteignit la petite liile, qui mourut sur-le-champ. — Un événement bien douloureux est venu jeter la con sternation dans l’établissement d'exploitation des mines de lignite de Saint-André d’Olérargues, arrondissement d’Uzès (Gard). Le 10 août, le sieur Alexis Frac, âgé de quarante-six ans, ouvrier mineur, père de six entants, descendit dans un puits de la mine de lignite pour y prendre ses outils qu’il avait été obligé d’abandonner depuis près de deux mois, par suite de l’invasion des eaux. Un des camarades du sieur Frac, nomme Grillet, ne le voyant pas revenir, descendit à son tour dans le puits et ne reparut pas; un troisième ouvrier, nomme .laiize, egalement marié, et le frère cadet de ce dernier, ayant voulu secourir son frère et ses camarades, eurent le même sort. Un cinquième ouvrier, ne consultant que son courage, descendit; mais on eut la précaution de l’attacher, et, au si gnal convenu, on le remonta à demi-asphyxié.. Les quaire malheureux ouvriers ont succombé à une asphyxie produite par les émanations qui s’exhalaient du fond du puits. Le len demain, malgré les efforts tentés par la population accourue sur les lieux, on n’était parvenu à retirer du puits qu’un seul cadavre à l’aide de crochets en 1er. — Le samedi 11 août, le nommé Glaude Porte, condamné le 4 de ce mois, par la cour d’assises de la Loire, à dix ans de travaux forces et à l’exposition, comme coupable de vols nombreux commis dans le canton de Rive-de-Gier, s’est évadé de la maison d’arrêt de Montbrison. Les circonstances de celle évasion seraient à peine croyables, si l’on ne savait jus qu’où peut conduire l’amour de la liberté. Vers cinq heures du soir, Porte obtint la permission de se rendre au parloir pour écrire une lettre à sa famille; la lettre fut écrite en effet par un autre détenu. A six heures et demie ou le vil dans la cour d’entrée. A sept heures, au moment dé la fermeture des prisonniers, on s’aperçut de l’absence de Porte. Des perquisitions furent à l’instant ordonnées dans t tous les coins de la maison. Aucune trace d’évasion n’appa-...
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
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