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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 25 novembre 1853

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
25 novembre 1853


Extrait du journal

Et s’avançant vers l’étranger, il se mit en travers du chemin : • Halte-là ! dit-il. — Comment, halte-là ! répliqua celui-ci. Et de quel droit? — Halte-là, vous dis-je ! J’ai mes ordres. Où al lez -vous ? — Parbleu ! vous le voyez bien ! chez les dames d’Angremont. — Ces dames sont invisibles pour aujourd’hui, dit Actéon d’un air capable. J’ai mes consignes ; n’allez pas plus loin. — Invisibles pour les autres, mais pas pour moi, dit le jeune homme en insistant. Voyons, rangezvous. » Le colloque eût été poussé plus loin, si le son des cloches n’eut averti Actéon qu’il était temps d’entrer en scène et de jouer son rôle dans la cérémonie. « Ah! mon Dieu ! s’écria-t-il, ce malheureux jeune homme va me faire manquer mon effet. » En môme temps, il se retourna vers les nègres qui attendaient un signal : « Feu! » dit—il. Les douze coups de fusil partirent à la fois ; l’air fut ébranlé de l’explosion. « Bravo, mes amis ! s’écria Actéon ; bien tiré. » Cependant le cheval du jeune homme, effrayé par le bruit, venait de faire un écart terrible et se refusait à avancer. Le cavalier, après avoir pris les choses avec modération, eu vint à montrer de la colère : « Nègre de malheur, s’écria-t-il, que signifie donc cette comédie? te jouerais-tu de moi, par hasard? — Du tout, monsieur; je remplis mes devoirs en bon serviteur que je suis. — Tes devoirs! dit l’étranger ; sont-ils de faire cas ser le cou aux personnes qui viennent à l’habitation P — Non, monsieur; mais pourquoi venir mal à propos P — Mal à propos ! — Oui, monsieur; en pleine noce. — Déjà ! s’écria le jeune homme ; déjà ! ah! mon Dieu ! » Il resta comme effrayé de la pensée qui s’offrait à son esprit : « Une noce ! reprit-il ; et où en est-on? — C’est fait maintenant, fait et béni, montieur ; l’église y a passé. » — Pas possible ! U faut que je m’en assure. Déjà ! — A quoi bon? C’est fait, vous dis-je. Nous n’avons pas tiré notre poudre pour rien. C’était ail moment...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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