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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 26 novembre 1853

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
26 novembre 1853


Extrait du journal

et dans le bonheur, fatigué de h vie errante, las de frapper et de lutter, ne demandant au destin qu’une trêve et au monde que l’oubli, il allait se heurter à ce grain de sable que le coupable rencontre au bout de sa carrière et qui le renverse, même sur le terrain le plus uni. Cette pensée l’assiégeait sous toutes les for mes et ne lui laissait plus de liberté d’esprit. Ses dis positions s’en ressentirent, sa conduite aussi ; à son msn. et par une pente insensible, il en vint à regar der Michel comme un ennemi, à s’en défier et à le traiter comme tel. Il le fit suivre, il le fit épier, et l’entoura d’une surveillance dont le cercle se resserra peu à peu. Cette défiance était injurieuse pour le matelot ; rien ne la justifiait. Michel avait promis de ne pas quitter file, et sa parole l’engageait mieux que toutes les précautions. S’il fuit voulu, rien ne lui eût été plus facile que de gagner un port voisin et de s’y embar quer sur le premier navire qui mettrait à la voile. Son séjour sur I habitation était donc libre; rien ne l’y enchaînait que sa volonté; il y serait mort plutôt que de manquer à ses engagements. Aussi lut-il vivement blessé lorsqu’il se vit l’objet d’un soupçon et soumis à un espionnage outrageant pour lui. Tout brute qu’il était il ne pouvait s’y tromper; dans ses promenades vers les mornes, il avait plus d’une fois aperçu des nègres qu’aucun travail, qu’aucune tâche n’appelaient sur des points aussi écartés ; plus d’une fois, au mi lieu d’un buisson touffu, il avait vu luire les yeux u'un esclave détaché sur ses pas et s’acquittant- de celte mission aussi mystérieusement que possible. C’était pour lui autant d’injures et il s’en affectait vive ment. Quand h mesure fut comblée, il résolut de s’en ouvrir au capitaine et d’avoir avec lui une explica tion. C’eût été trop dur que de mourir ainsi à la peine et de n’avoir pas même le mérite du dévoue ment. Déjà celle existence lui était intolérable ; en y ajoutant le soupçon, on en avait fait un enfer anti cipé. Mit bel n’ignorait pas à quoi il s’exposait ; mieux qu’un autre il connaissait Plouéven et le sort qui at tendaient ceux qui encouraient ses colères. Peu lui importait; il préférait une mort prompte à cette lente agonie ; il était résolu à tout affronter plutôt que d’endurer de pareils traitements. Un jour que Plouéven quittait l’habitation pour al ler inspecter des cultures éloignées, il le rejoignit en chemin. Ils étaient seuls ; le capitaine l’examina d’un...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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