Extrait du journal

INTERIEUR. ' Paris , le 30 juillet. Le directeur général de ( administration des cultes vient d adresser, sous la date du 2b juillet 1848, à MM. les préfets la circulaire suivante, relative aux tra vaux des édifices religieux : Monsieur le préfet, un des premiers actes du ministre chargé, depuis l'avénement de la République, de l’admiuis iration des cultes a été d’instituer, le 7 mars dernier, sur ma proposition, près de ma direction générale, une commis sion chargée de soumettre à un examen approfondi et éclairé les projets de constructions ou de restaurations qui intéres sent les édifices consacrés aux cultes. Celle mesure était en elle même un témoignage de l’intérét particulier que l’administration des cultes attache à la bonne distribution et à l’emploi régulier des fonds dont elle a à disposer pour les travaux d’édilices qui intéressent à un haut degré l’art national aussi bien que la religion. La commission des édifices religieux fonctionne depuis plu sieurs mois, et le ministre a déjà eu occasion d’apprécier les services réels que ses lumières et son dévouement ont rendus à l’administration. Quoique ses attributions embrassent tous les travaux pour lesquels des fonds sont alloués par le département des cultes, et que, par conséquent, aucun projet pour lequel une subven tion serait demandée ne doive échapper à son contrôle, son action se fera principalement sentir dans les grands travaux, ou projetés ou en cours d’exécution, et qui ont pour objet la conservation, la restauration ou l’agrandissement des anciens édifices diocésains. A cet égard, 1 intervention de cette commission sera d’au tant plus utile, qu’on ne peut malheureusement pas se dissi muler que les dépenses considérables, faites à des époques plus ou moins éloignées, pour restaurer ces anciens édifices religieux, n’ont pas toujours obtenu le résultat que le pays était en droit d’attendre de ses sacrifices. Souvent les travaux, inhabileraent entrepris ou exécutés, loin de consolider les monuments, ont rendu leur situation plus précaire; et, ce qui est encore plus à déplorer, des réparations maladroites les ont en quelque sorte transformés et ont fait disparaître jus qu’au caractère historique de leur architecture. Les ravages du temps étaient moins cruels : s’ils détruisaient peu à peu ces admirables monuments, ils laissaient du moins, jusqu’à la fin,...