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Gil Blas, 7 février 1885

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Gil Blas
7 février 1885


Extrait du journal

Aussi bien le coup d'état, — comme tout coup d'état qui veut réussir, — était déjà fait dans l'opinion avant d'être accompli solennellement aux Ambassadeurs. Le cocuage tragique, le cocuage romantique étaient démodés comme un roman de Mme Sand, et il n'y avait plus que les gens arriérés, les couches inférieures pour avoir recours au vitriol, au revolver ou à la corde de pendu, par indignation ou par désespoir d'être passés au jaune. Les classes éclairées, les hommes qui marchent avec leur temps regardaient d'un autre œil la couleur fatale, et le cocuage insouciant, le cocuage gai étaient de mise dans le beau monde, comme la cravate blanche ou les gants grisperle. Personne là qui eût poussé le mauvais goût jusqu'à se formaliser ou se montrer dépité d'un accident de ce genre; on prenait la chose comme elle venait, chaque mari s'efforçant seulement de la faire tourner à la plus grande commodité de son existence personnelle : celui-ci en profitant pour reprendre sa liberté pleine et entière, celui-là pour devenir le plus heureux des trois dans le ménage, cet autre pour s'en faire des rentes ne lui coûtant pas plus que les écus de la Boulangère....

À propos

Fondé le 19 novembre 1879 par Auguste Dumont, Gil Blas détonnait parmi les publications du Paris fin-de-siècle. Sa ligne éditoriale grivoise, littéraire et ouvertement mondaine charmait ses lecteurs, souvent citadins.

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