Extrait du journal

sationnelle, d'une « grande séance », avec encombrement de tribunes, galeries fleuries de jolies femmes, grand étalage de linge et de toilettes : on se serait cru au Palais-Bourbon, en une de ces délicieuses après-midi où M. Paul Deschanel parle éloquemment sur la Crise agricole, où M. Jaurès, exposant avec une belle fierté impudique sa superbe musculature d'athlète, soulève sans efforts des « périodes » de 100 kilos. On aperçoit,sous de jolis frisons blonds, des lorgnettes qui se penchent sur les crânes augustes rangés le long des pupitres : quelques-uns sont recouverts de petites calottes noires, certains même sont ornés de cheveux. Toujours, d'ailleurs, le même public d'habituées : femmes de diplomates, épouses d'officiers, « dames » de parlementaires, suivant avec une émotion patriotique et une joie secrète de cannibales les ministres descendant dans la fosse aux lions....