Extrait du journal

Je ne sais vraiment où s'arrêteront les mauvais procédés 'des Anglais à notre égard. Ils ont pris Chypre, bombardé Alexandrie, occupé l'Egypte; et la pieu-' vre britannique a allongé sur cent points du monde ses innombrables suçoirs. Cela ne les empêche pas de grogner terriblement, de ce grognement qui fait partie de la langue politique et parlementaire de nos voisins, au moindre mouvement que nous faisons. Ei, comme si ce n'était pas assez de contrarier partout la politique française, voici que les Anglais se mettent en campagne pour nous frapper au cœur en détruisant l'empire que les Parisiennes exercent sur le monde ! Une réforme du costume féminin est prêchée par une Anglaise, qui a fait des adeptes dans son pays et vient de partir pour l'Amérique, en croisade contre les jupons. Car Miss ne parle rien moins que de nous donner la culotte, ou, pour mieux dire, le pantalon, l'affreux pantalon des hommes, contre qui on ne saurait avoir trop de haine. L'entreprise est un crime de lèse-beauté féminine, de lèse-galanterie ; et, pour en avoir eu seulement l'idée, il faut avoir été changée de sexe, privée de tout sexe, comme dit cette horrible lady Macbeth, qui paraît cependant très femme sous le Jersey extra-collant de Mme Sarah Bernhardt !...