Extrait du journal

Cette dernière saison mondaine a été brillante en divorces, et il faut constater que le mariage, dans les classes élevées, tend de plus en plus à devenir éphémère. Ces sortes de déchirements, qui détraquent les familles, n'étonnent plus personne et n'ont plus pour les badauds le séduisant attrait d'un scandale : ils sont simplement prétextes à conversations, engendrent quelques potins et exercent l'adresse intuitive des psychologues de salon. Les causes en sont, la plupart du temps, d'une désespérante banalité : dix pour cent d'adultère,trente pour cent d'incompatibilité d'humeur, soixante pour cent de lassitude — de part et d'autre — tantil est vrai que, les conditions de l'existence devenant de jour en jour plus incohérentes et plus fiévreuses, les hommes et les femmes s'habituent à considérer comme un supplice la monotonie d'une vie à deux toujours avec la même personne en face de soi. Il n'est pas douteux, d'ailleurs,...