Extrait du journal

-religieux. Constatons encore, avec Mme Ackermann, que la Nature, la douce Nature des poètes, est souvent atroce et immorale. La mort y règne -en aveugle, et frappe les yeux, fermés, — à moins que ce ;ne soit nous qui ne sachions: pas voir co.core la loi suprême d'équilibre qui la guide peut-être ? Soit encore. Mais quand on trouve les Dieux inutiles et la Nature perverse, par cela seul on affirme une science et une moralité supérieures. Hé bien! dans ce cas, l'orgueil légitime de cette science et de cette moralité doit suffire au bonheur. Il n'est pas difficile, quand on ne doute pas du néant, de s'arranger un idéal humain qui peut être fort suffisant. On peut donner à sa vie, pour but définitif, ou la pratique de la vertu, «coquetterie suprême, ou celle du plaisir, sagement équilibré. Quand on se fâche, c'est qu'on doute. La croyance et l'incrédulité, absolues, souveraines, sont également un bon oreiller pour dormir et rêver le rêve de la vie. C'est le douteur qui,

À propos

Fondé le 19 novembre 1879 par Auguste Dumont, Gil Blas détonnait parmi les publications du Paris fin-de-siècle. Sa ligne éditoriale grivoise, littéraire et ouvertement mondaine charmait ses lecteurs, souvent citadins.

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