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Gil Blas, 17 juillet 1890

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Gil Blas
17 juillet 1890


Extrait du journal

7.. Oui, continua Blanche Fréjus en allumant une seconde cigarette et s'étirant avec des souplesses félines sur le hamac qu'ombraient de taches frissonnantes les feuilles dentelées d'un platane. C'est la pure vérité. Cette rosse de Titine n'avait alors que les quelques ronds qu'elle gagnait par jour chez sa patronne, une blanchisseuse de fin de la rue Taitbout. Et guère plus jolie qu'aujourd'hui, de la fraîcheur de fruit nouveau qui n'a pas trop été touché, des joues roses avec quelques taches de rousseur,maigriotte, déhanchée, mais 1 air rigolo, les yeux effrontés, la bouche épanouie où luisent de belles dents blanches; tout ce qui allume un homme et le détraque surtout quand il la connaît dans les coins et n'a plus rien à apprendre de nouveau. Ça traînait là-haut sur la Butte, au petit bonheur, sans autre famille qu'une tante qui aurait bien voulu la plaquer et ne s'inquiétait guère si elle rentrait ou non, chaque soir, ça godaillait dans les bastringues, mais avec de l'expérience précoce, des propretés, sans pousser les choses jusqu'au bout. sans avoir aucun béguin sérieux, sans donner une bribe de son cœur aux nombreux qui reniflaient ses seize ans en fleur....

À propos

Fondé le 19 novembre 1879 par Auguste Dumont, Gil Blas détonnait parmi les publications du Paris fin-de-siècle. Sa ligne éditoriale grivoise, littéraire et ouvertement mondaine charmait ses lecteurs, souvent citadins.

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