Extrait du journal

C'est un grand plaisir — ignoré de ceux qui n'aiment point parler des autres et a qui cette idée seule rive la plumeaux doigts et dessèche l'encrier c'est une joie des plus claires, avoir a parler d'un confrère, d'un camarade, d'un ami. Ce bonheur,qui m'échoit quelquefois,fait de mes dimanches-jours-dechronique des dimanches-jours-de-repos. Car il n'y a pas de fatigue lorsque l'on écrit de ses goûts, de ses convictions, de ses amitiés, sans calcul, sans arrière-pensée que de s'exprimer, sans autre ambition en dessous que de dire ce que l'on sait, ce que l'on sent, ce que l'on aime. La tâche est plus facile encore lorsque les lecteurs au. chroniqueur sont aussi les lecteurs du chronique. On est débarrassé de l'inquiétude de n'être pas en verve de la façon que l'on souhaiterait. On a toutes les chances pour qu'il soit suppléé a l'imperfection et aux lacunes de l'article par ceux qui en prendront connaissance, en qui se seront réveillées leurs réflexions familières sur un auteur favori comme Gustave Guiches, mon voisin de ce journal, dont les mérites d'écrivain n'ont pas à être mis en évidence ici,où il a publié l'un de ses meilleurs romans et tant de contes d'un tour d'esprit si particulier, d'une manière si personnelle....