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Gil Blas, 24 juillet 1890

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Gil Blas
24 juillet 1890


Extrait du journal

A la fin, le sang aux joues, les oreilles emplies de bourdonnements, le comte de Noisielles était sorti de la salle où, depuis midi et demie, avec une âpreté perfide, des phrases barbelées, des mots à double entente qui faisaient rire, des réticences subtiles de casuiste qui accablent l'adversaire mieux que de brutales attaques, maître Lantinois l'avait peu à peu démoli, mis hors de combat, présenté aux trois juges attentifs et savourant ce régal d'esprit comme le plus méprisable des maris, un de ces fêteurs sans scrupules, qui n'ont ni foi, ni loi, qui poussent à bout la femme la plus tendre, la plus indulgente. Et tandis qu'il arpentait à grandes enjambées l'immense hall des Pas-Perdus, de long en large, coudoyé, heurté par toutes ces robes noires d'avocats, dont la vue ravivait sa colère, les idées tourbillonnaient à la dérive en son cerveau....

À propos

Fondé le 19 novembre 1879 par Auguste Dumont, Gil Blas détonnait parmi les publications du Paris fin-de-siècle. Sa ligne éditoriale grivoise, littéraire et ouvertement mondaine charmait ses lecteurs, souvent citadins.

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