Extrait du journal

Cependant, je dois vous avouer que je m'ennuie, en ce jeudi où l'Académie fait vacance. Je ne suis plus d'un âge à réveillonner, même la nuit de Noël. Hier soir, comme tous les soirs, Julie, ma bonne, m'a apporté ma tasse de camomille, à neuf heures précises, et, ce matin, dès six heures, à ma table de travail, je lisais les derniers romans parus. Ils ne sont pas fameux. Je dois pourtant les lire, puisque je fais partie de la commission du grand prix littéraire de dix mille francs. Mais ce ne sont pas ceux que j'aime. Les livres que j'aime, vous les connaissez, ce sont ceux de Paul Giafferi, de Léon Werth, d'Alain Fournier, de Georges Pioch, de Paul-Louis Garnier ou de Daguerche. Hélas ! nous devons récompenser une œuvre CI d'une inspiration élevée », et les écrivains dont je vous parle se contentent d'observer la vie et de la peindre avec vérité et talent. Cela ne suffit pas !...