Extrait du journal

BEAUCOUP de gens ■ — je dirai même t l'immense majorité — mènent la vie qui leur a été imposée par les circonstances. Ils s'y sentent aussi peu à leur place que des chevilles rondes dans des trous carrés. Pourtant, en général, ils se résignent à leur sort, mais non sans maugréer. Comme ils auraient brillé dans une autre situation ! Cette illusion, c'est leur réconfort. Ils ressemblent à des tramways qui roulent toujours sur la même voie. Ils vont et viennent, prisonniers de la destinée, jusqu'au jour où ils finissent à la ferraille. Rares sont les hommes qui prennent hardiment en main la conduite de leur existence. Ceux-là valent d'être observés....