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Je suis partout, 1 septembre 1934

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Je suis partout
1 septembre 1934


Extrait du journal

Choses vues et revues Depuis que nous avons entrepris notre ex cursion — ou incursion — au pays de la pro duction, c’est-à-dire au cœur de nos principa les provinces nourricières, et que nous avons noté ici, de semaine en semaine, quelques-unes de nos principales constatations et impres sions, un large mouvement d’attention s’est développé, dans la presse quotidienne et dans l'opinion publique, autour du problème de la déflation des prix. De tous les points de la France, des consommateurs nous signalent ou signalent à nos confrères des faits qui les étonnent, puis les irritent à juste titre. Ces faits viennent corroborer les exemples que nous avons donnés de l'anarchie totale dans laquelle se débat aujourd’hui le monde des agriculteurs et des pêcheurs. Cette anarchie est telle qu'il arrive — oh ! c’est bien exception nel et tout à fait par hasard ! — que le con sommateur en profite. Nous avons signalé qu’à Rouen, le 30 juillet, nops avions vu vendre à la criée de nombreux lots d'au moins 30 ha rengs pour 1 fr. 50, d'autres lots d’au moins 20 merlans, petits ou moyens, pour 0 fr. 50. Un mandataire à la marée des Halles centrales de Paris a cru devoir nous écrire pour nous affirmer qu’aucun hareng ne pouvait être vendu à cette époque, qu’au surplus le 30 juillet était un lundi et que, par conséquent, on n’avait pu vendre que du poisson pêché le jeudi pré cédent, donc de fraîcheur douteuse. Ce cor respondant ignorait donc qu’à Rouen, comme dans beaucoup de villes de province, il n’y a ni < réserve » ni * resserre » et que toute la marée doit être vendue le jour même. Il pa raît ignorer également que si la vraie saison du hareng commence, en effet, comme il le dit, à la Toussaint, il n’en demeure pas moins que Boulogne en approvisionne largement Pa ris, où on peut se le procurer frais et de bonne qualité dans toutes les grandes maisons. Etant revenu à Rouen, nous eûmes la curio sité de contrôler nos observations premières, la lettre du mandataire étant très affirmative et non seulement sympathique, mais d'une bonne foi évidente. C’était le vendredi 24 août dernier. Le poisson était donc de la veille ou même de la nuit, comme l'annonçaient les crieurs. Or, les records du 30 juillet furent battus. Nous avons vu vendre de nombreux lots de 12 maquereaux 2 francs, puis 1 fr. 50, puis 1 fr. 25, puis 1 franc ; pour 0 fr. 50, des lots de 30 petits et moyens merlans, et les limandes de Dieppe de taille moyenne étaient offertes également pour 0 fr. 50 par lots d’une vingtaine. Un premier intermédiaire...

À propos

Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.

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