Extrait du journal
A deux reprises différentes, nous avons entraîné nos lecteurs, au temps des voyages et des excursions, dans des enquêtes « vé cues > sur les conditions de la production. Ces conditions ont-elles changé depuis deux ou trois ans ? Nous ne le pensons pas. Si elles ont changé, c’est à coup sûr dans un sens encore plus défavorable qu’autrefois pour le producteur. Les pêcheurs de sardines de Douarnenez se lamentent, comme les éleveurs du Limousin. Les producteurs de pommes de terre se plaignent avec la même vigueur et avec les mêmes justes raisons que les pro ducteurs de raisin ou de melons. Partout il y a quantité et qualité. Notre admirable pays nous fournit plus de blé et plus de vin que n’en peuvent consommer ses enfants. Ses côtes, ses prairies, ses vergers lui permettent, en outre, de garnir la table des plus humbles tra vailleurs d’une variété incomparable de plats substantiels et succulents. Et cependant, alors qu’en Bretagne on continue à rejeter à la mer d’innombrables quantités de poissons in vendus, alors que, dans certaines régions du Centre et du Midi, on renonce à la cueillette des fruits et à l’arrachage des légumes parce que < Paris » ne paie même pas le prix du transport, le consommateur se plaint toujours de la < cherté de la vie » et plus particulière ment de la cherté des principales denrées d’alimentation courante. Laissons de côté le problème du blé, d’un caractère à la fois trop général et trop par ticulier. Pierre Gaxotte l’a tout récemment traité sous divers aspects dans ce journal même. Nous n’y reviendrons pas, sauf pour noter une constatation d’ensemble assez cu rieuse. On a dit souvent que le prix du pain avait surtout un intérêt symbolique. Comme on dit : < Quand le bâtiment va, tout va », on répète volontiers que la hausse du prix du pain on sa baisse est l’indice de la hausse et de la baisse des prix généraux. Or, le prix du pain a été sensiblement diminué. A-t-on accueilli cette diminution comme l’annonce d une ère nouvelle de détente et de facilité ? Non. Est-ce parce que, contrairement à l’opinion si répandue, la consommation du pain n’entre — principalement dans les grands centres — que pour une faible part dans l’alimentation de l’ouvrier et qu’un écart d’un sou ou deux est insignifiant ? C’est possible. Nous par lons, bien entendu, du pam taxé et non du pain de fantaisie. Importations et contingentements Le Journal Officiel du 31 mars dernier a publié un arrêté fixant, pour les second et troisième trimestres de 1935, les contingents d’importations suivants : ovins, 20.000 têtes ; volailles vivantes, 2.000 quintaux ; viande fraî che, 5.000 quintaux ; viandes congelées, 10.000 quintaux ; œufs en coquille, 6.000 quintaux ; orge de brasserie, 10.000 quintaux ; maïs, 500000 quintaux ; chevaux de boucherie, 800 têtes ; légumes secs, 90.000 quintaux ; fruits frais (2* trimestre), 67.000 quintaux. Un dé puté de la Mayenne, M. Guy Menant, de manda des explications par voie de question écrite. 11 n’obtint pas d’autre réponse que celle-ci : < Les contingents ci-dessus visés ont été très sensiblement réduits, comparativement à ceux pour les précédents trimestres, et leurs chiffres témoignent du souci du gouvernement de limiter les importations aux quantités stric tement nécessaires à l’approvisionnement na tional. » M. Guy Menant avait également de mandé pourquoi il était entré dans le port de Marseille 568 quartiers de bœuf congelé, 1.235...
À propos
Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.
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