Extrait du journal

y fiez pas ! Il est vrai qu’il pourrait être fatigué. On est directeur-propriétaire de ban que, directeur-propriétaire de L’Intransigeant, député de Cannes, consul général de Rouma nie... L’homme a de sérieux outils entre les mains. Il parait que les importations de blés étrangers ne l’embêtent pas du tout. Ne croyez pas, en tout cas, que ça le fatigue... Un coin riant ...J’en étais donc resté au moment où M. Carrier me faisait signe. Vous parlez que j’étais contrarié ! Un malheur n’arrive jamais seul. On nous passe la consigne d’évacuer les tribunes sous prétexte qu’on se canarde sur la place de la Concorde. < Faites arrêter la fusillade », que dit M. Dommange a M. Da ladier. A son banc, le président du Conseil, je le vois encore, se tenait la tête. Il haussait les épaules et ne disait rien. On lui parlait tout d'un coup de fusillade. Il n’en savait rien. Per sonne n'en savait rien. Moi tout le premier. Surtout que ces Messieurs de la droite exagè rent toujours... ...Pardon ! Vous dites ? Non celui-là n’est pas M. Barthe. Notre questeur principal a des cheveux noirs, une moustache de gendarme d’opérette et des mains comme des battoirs de lessiveuse... Celui que votre petit Dédé me désigne en rigolant, c’est M. Jammy Schmidt, député de l’Oise. C’est une des lumières du groupe radical et un dés grands maîtres de la Maçonnerie... Il est très considéré ici. J’avoue qu'il a une drôle de tête. Ces Mes sieurs de la presse l’appellent l'hippocambre, ou quelque chose d’approchant... Hippo, ça veut peut-être bien dire cheval... On dit bien courses hippiques et hippodrome ! Il est de fait que M. Jammy Schmidt, à bien regarder, a une tête de cheval. Je ne m’en étais pas tant aper çu qu’aujourd’htii... Mais que votre gamin — pardon ! je veux dire votre garçon — ne •rigole pas tant. Je me ferais encore attraper... Quelques « as » ...Donc, le 6 février, j’étais, comme au jourd’hui, à mon poste. On me dit : « Eva cuez les tribunes. » Mes clients ne compren nent pas. Ils rouspètent. Je ne comprenais pas non plus, je vous l’avoue. Mais la consigne est la consigne, comme on dit. Je fais donc sortir tout mon monde, comme ça... Pardon ! je ne veux pas vous faire sortir. C’est seule ment pour vous montrer comment j’ai fait... ...M. Marquet, c’est ce grand, raide, avec un nez plongeant, et qui n’a pas l’air de rigo ler». On a dit de lui qu’il était chef néo. Je n’a» jamais su ce que ça voulait dire exac tement. En tout cas, il est maire de Bordeaux, et il paraît qu’il a bien réussi là-bas. Ici, il n’a pas réussi. Mais vous savez, c’est un si drôle de milieu !... ...M. Georges Mandel ? Mais il est main tenant assis au banc du gouvernement. Tout le monde le trouvait ridicule autrefois. Tout le monde le trouve épatant aujourd’hui.- Il est vrai qu’il est moins pointu, je veux dire moins anguleux. Il a gardé son estomac, mais il a pris du ventre. Son nez n’est plus un bec d'aigle agressif, mais une sorte de corne, sinon d’abondance, du moins de résonance. ...Alors, on nous fit donc évacuer les tri bunes du public et même celles de la presse. < Pourquoi, bon Dieu ? disais-je avec tous mes camarades. Il ne s’est pourtant rien passé en séance. Le ministère a eu sa majorité. Per sonne ne s’est jeté dans l’hémicycle. Pas de papiers ! Pas de bombe I Rien. Alors ? » ...Je vous demande pardon... M. Edouard Herriot, c’est ce gros dos que vous voyez de vant vous... On ne le voit souvent que de dos ! Ça, c’est vrai... Oh ! ça n’est pas qu’il ne soit pas courageux... Il en voit de dures,...