Je suis partout 10 mai 1940

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Extrait du journal

1 Déception, le met était imprimé l'autre jour, dans n 4urait tort de rendre les événements respon sables de la déception qu'on affiche. Les événements sont ce qu’ils sont. Tandis que les illusions forgent nos déconvenues. B Quand M. Albert Bayet écrit : « Le comportement du nouveau ministère de l'Information est pour nous une déception. Plous attendions beaucoup de lui. Il ne nous apporte rien », ce n'est pas le ministère de l’Information qui est ici l'objet de la plus sévère critique, c'est M. Albert Bayet luimême. B O.i dit à quelqu'un : « Je vous jugerai sur vos actes », et l'on attend. Les actes sont nuis ou pernicieux. Pourquoi gémir qu'il y a déception, si l'on se trouvait vrai ment dans l'état de sérénité auquel on pré tendait ? Est-ce que le juge qui prononce une condamnation dit à l'accusé ; « Vous m'avez déçu » ? B Ü excellait dans la critique. Son oeil était impiïoyable, sa verve féroce. Après sa chronique, il ne restait plus rien de l'auteur et de la pièce. On disait : « C'est un homme surprenant, un esprit de premier ordre. L’art dramatique n'a pas de secret pour lui. » Un jour, on lui dit : « Voiçi de l’encre, du papier. Mettez-vous à l'oeuvre. Prenez la place de vos victimes. » Il fit une pièce et ce fut un four. B Les choses vont bien ; vous voulez qu'on vous glorifie. Elles vont mal ; acceptez qu'on vous en laisse la responsabilité. B Une nouvelle n'est pas nécessairement corne parce qu'elle est bonne, de même qu’un vin n'csf pas forcément honnête parce qu'il a bon goût. On le boit avec plaisir. Ensuite viennent les maux d'estomac. B Le ministre de l'Agriculture contrôle les ùppol;at:ons d'origine » et le ministre du Commerce veille à la régularité des échan ges. Puisqu'on a institué un ministère de l'Information, c'est qu'on estimait sans doute que les informations constituent une denrée de consommation, et que leur ori gine devait être contrôlée. B Ou alors, on aurait pu :e contenter de ncinmcr un chef de la publicité ministérielle. B Le ministre de l'Information ne doit pas être le dieu partial qui met à sa droite les nouvelles favorables au gouvernement et à sa gauche les autres, les réprouvées... je veux dire : les censurées. B II y a un optimisme de commande qui est aussi frelaté que la calomnie. C'est sur cet optimisme provoqué que les grands...

À propos

Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.

Données de classification

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