Extrait du journal
Sept mois de cette guerre ont passé, avant que fût trouvé un champ de bataille; •t ce champ de bataille n'est lui-même qu'un champ de bataille excentrique, et peut-être préparatoire. La guerre ne com porte plus le choc immédiat du gros des forces belligérantes. Elle consiste d'abord dans une vaste et lente disposition des moyens destinés à organiser les conditions du choc militaire final. Ce n'est pas dans leurs forces militaires que les belligérants se mesurent d'abord : mais dans leurs ressources en matières premières, dans leur capacité industrielle, dans leur propa gande, dans leur habileté politique et diplomatique, dans leur puissance de tra vail, dans leur aptitude à supporter les privations, dans leur richesse. Blocus, contre-blocus, conquête de bases militaires et de marchés, fabrication en masses de chars d'assaut, de munitions, des avions, tout cela doit aboutir en fin de compte, seion toute vraisemblance, à la confronta tion de l'endurance et du courage des armées, et à celle de l'habileté des chefs militaires. Mais cette conclusion du début tournera automatiquement à l'avantage de celui qui aura conservé ou accumulé le plus de forces pour le moment décisif. La guerre militaire ne sera pas rendu inutile — on s'en aperçoit dès maintenant — par la guerre économique, politique, financière : mais la guerre économique, politique, financière décidera pour une bonne part de la guerre militaire, qui sera, somme toute, une confrontation pratique des résultats obtenus dans la phase préparatoire. ■ ■ Nous faisons la guerre avec notre capital. Nous avons même, sur ce point, un avanta ge marqué sur l'adversaire, qui n'a pas de capital. L'Allemagne doit fabriquer fous ses avions : nous pouvons acheter des •viens en Amérique. L'Allemagne doit tirer de son sol ses matières premières, ou les obtenir par la synthèse : nous pouvons acheter ces matières premières. C'est dire que, tandis que les Allemands seuls, et les quelques millions d'hommes qu'ils ont ré duits en esclavage, travaillent pour i'Alle magne, le monde entier peut travailler pour nous, si nous payons. Encore faut-il pouvoir payer....
À propos
Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.
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