Extrait du journal

voltigeur en fleurs de bouton nière... On va tout de même s’y mettre, à cet état. Comme un mauvais élève qui se fait aider pour la version lati ne hermétique et ennuyeuse laissée en plan jusqu’à la der nière minute. Car la note est formelle : < Les commandants de compagnie rendront compte, pour le 10 mai au plus tard, des quantités de graines potagères et d’agrément nécessaires à l’installation des jardins prévus dans les cantonnements par la décision... etc. » Et nous sommes au 9 mai au soir. Alors occupons-nous de poi reaux, de ziniaa, de petits pois, de marguerites, de buis taillés et de haricots ramés... Pensons glycines et choux de Bruxelles... ...Puisque nous sommes au soir du 9 mai 1940... Et maintenant, de chez le charron, de la cordonnerie, d’u ne ferme, des camarades sortent aussi pour un petit tour le long de la voie ferrée, en attendant le dîner. Le petit tour de tous les soirs, depuis quatre mois que le régiment, enlevé à la drôle de guerre en Lorraine, végète sur ses confins belges. On y discute toujours aussi du pourquoi de notre présence...