Extrait du journal
Orientons-nous ...Que dites-vous là ?.« La droite s'agite ! > Vous faites encore une erreur d’orientation. Pour situer exactement les éléments du pano rama qui s’offre à vus yeux, retenez bien ceci : les députés se classent suivant qu’ils sont plus ou moins à droite ou à gauche du président. Or, comme vous faites face à M. Fernand Bouisson, les groupes dits « de droite » sont donc à votre gauche et les groupes dits « de gauche », à votre droite. Le hoyaudier Beaugrand Ainsi, ces hommes qui font tant de bruit là-bas sont non point, comme vous l’avez cru, des royalistes exaltés, mais des communistes. Evidemment,t ils n'ont pas leur couteau entre les dents, ainsi que peut-être vous vous repré sentiez ces agents de Moscou. Aucun d'eux n’a manié, je crois, la faucille ou le marteau. Il v a cependant parmi eux quelques « ma nuels », tel le camarade Beaugrand. Il est boyaudier aux abattoirs de la Villette. Qu'est-ce que c’est qu’un boyaudier ? Le nom l’mdiquc. Les bêtes assommées, égorgées et éventrées, des « gars un peu là » — pas sez-moi l’expression — se chargent des en trailles, des tripes, des boyaux, comme on dit communément. Le camarade Beaugrand excel lait dans cette besogne ingrate qui demande des narines- blindées et un cœur bien placé. Les électeurs de la Villette l'ont donc envoyé ici, où il attend, non sans impatience, semblet-il — car voyez comme il s’agite — la mort de la Bourgeoisie et de quelques bourgeois. A-t-il hâte d’exercer ses talents professionnels? L’avocat Berthon Du talent ! La Révolution n’en a pas be soin, dites-vous, et vous pensez que Moscou tient plus à la servilité de ses agents qu'à leur intelligence et à leur éloquence. Vous auriez tout à fait raison si la présence de M* Berthon aux côtés du boyaudier Beaugrand ne témoi gnait, de la part des Soviets, d’un certain éclectisme. M* Berthon est un petit homme, d’aspect débonnaire, que vous voyez toujours assis de vant un énorme dossier. Il est bedonnant. Il a le teint fleuri, l’œil vif, la lèvre gourmande. Son cabinet est un des plus fructueux de Paris, car, bien entendu, l’avocat communiste plaide souvent pour les grandes firmes capitalistes. Celles-ci croient habile de confier la défense de leurs intérêts à un adversaire déclaré du régime et de la société. Elles pensent qu’au « grand soir », M* Berthon se souviendra des t honoraires » qui lui furent prodigués et qu'il interviendra encore en faveur de ses an ciens clients ! Le calcul est dérisoire. Ce qui ne l’est pas, c'est la fortune amassée par M* Berthon, c'est le charme et le luxe de ses châteaux, car il a deux châteaux ! ...Moscou n'ignore rien de tout cela, bien entendu, mais Moscou continue à se servir de cet avocat bourgeois parce que Moscou sait combien sont précieux les services que la pro pagande révolutionnaire peut en attendre. Ac tif, habile, insinuant, connaissant à fond non seulement le droit, la jurisprudence, mais aussi les dessous des grandes affaires capitalistes, M” Berthon a mis tous ses dons naturels et son savoir au service du communisme et des communistes, qu'il défend dans tous les pré toires de France. A ce double jeu, il a déjà gagné deux ou trois millions....
À propos
Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.
En savoir plus Données de classification - cachin
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