Extrait du journal
mages et comme celle de la vente directe au consommateur, des hommes d’origines aussi différentes que le comte Hervé de Guébriant et que M. Henry Dorgères sont capables d’appor ter des solutions. Ces solutions ne vaudraient-elles que pour la province, que pour la région, ne mériteraientelles pas d'être retenues ? Répétons que si la France est indivisible, elle n'est pas une, et qu’on ne fera rien de viable ni de pratique dans ce domaine, changeant comme la nature elle-même des hommes et des choses, tant qu'on persistera à vouloir légiférer de Paris sur le cours des sardines de Douarnenez, des harengs de Boulogne, du cidre de la Manche, des melons de Cavaillon, du boeuf du Charolais, du vin du Beaujolais ou du veau manceau ! Paris consommateur ne peut ordonner sa vente au détail. Il laisse commettre les pires abus. Il ne saurait être qu’un mauvais arbitre. Et le plus curieux n’est-il pas que les élus provinciaux, en arrivant à Paris, oublient pour la plupart qu’il est des réformes de portée vraiment nationale qui ne peuvent être accom plies que dans le cadre régional. Le mot Dé centralisation les effraye-t-il donc comme le mot « Corporation » en offusque d’autres ? Légitimes révoltes ! Pourtant, les déclarations spontanées qui ne cessent de nous parvenir de tous les points de la France témoignent que, même lorsqu’on ne connaît pas encore le mot, on connaît la chose. Dans un émouvant élan d’indignation, M. B..., propriétaire près de Montauban, nous envoie les bordereaux qui lui furent adressés par MM. X... et Z..., mandataires aux Halles de Paris. « Vous pouvez juger, nous dit-il. Pour près de 200 melons expédiés les 10, 12 et 13 août, nous devons 5 fr. 95. Et nous sommes les plus favorisés. Certains voisins ont eu jusqu'à 75 francs de frais avec d’autres mandataires... Durant cet été, nous ne pouvions vendre qu’à grand’peine sur le marché de Mon tauban. Les pêches n’ont trouvé preneur qu’à 0 fr. 75 le kilo pour la première qualité. Les melons ont été vendus entre 0 fr. 40 et 0 fr. 15 pièce. Encore fallait-il être un habitué du mar ché. Si vous n’étiez pas connu, vous pouviez reprendre votre marchandise pour la donner aux porcs. Le chasselas du Fan et de Moissac se vend sans emballé, sur les marchés de Moissac, Cazes et Montauban, 1 fr. 25, 1 fr. 50 le kilo pour la toute première qualité, la fleur du panier. Les qualités inférieures, 0 fr. 50 le kilo, le chasselas moins agréable à l’oeil, mais tout àussi bon au goût. » Suit une explication détaillée d’où il résulte entre autre que, compte tenu des frais d’emballage et de transport, le « chasselas doré de toute première qualité » coûte, à son arrivée à Paris, 3 fr. 80 le kilo. Ce correspondant s’excuse, après ses longues et précises explications, de ce qu’il appelle « mon verbiage ». En voilà encore un qui ne se rend pas compte de la force de vérité ren fermée dans les faits qu’il rapporte et des chiffres qu’il cite. Les cultivateurs n’ont pas à s’excuser, pas plus que n’ont à s’excuser les pêcheurs de Douarnenez que nous entendîmes il y a quelques semaines et auxquels nous avons cru pouvoir donner raison. Suggestions concrètes Ce qui est, sinon admirable, du moins ras surant, c’est que la plupart de ces « révoltes » ont un esprit constructif. A côté de ceux qui s’indignent purement et simplement, il y a ceux qui se risquent à des propositions concrètes comme celle-ci : On s’étonne que la baisse très réelle des prix à la production alimentaire ne soit pas observée dans les prix de détail. Pourtant, toute coopération demandée aux syndicats de détaillants restera lettre morte, en dépit de certains communiqués officiels. Eux-mêmes ne comprennent pas toujours l’étendue du pro...
À propos
Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.
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