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Je suis partout, 18 février 1933

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Je suis partout
18 février 1933


Extrait du journal

Le cri unanime Paris poussa un cri de stupeur lundi lors qu’il ouvrit les journaux du soir. « Ils » siègent encore ! » La séance durait depuis samedi ma tin ! « Ils sont complètement fous ! » dit le commerçant derrière son comptoir. « Totale ment cinglés ! » reprit son commis. « F.t ils appellent ça du travail ! » s’exclama la midinette dans la rue. « C’est un travail comme un autre que celui du « chapeau » ! » gouailla l’ouvrier. De toute évidence, la Chambre avait été frappée d’une sorte d’aberration collective. Des députés modérés, connus pour la pondération de leur jugement et le sens pratique qu’ils ma nifestaient dans la conduite de leurs affaires privées, se vantaient à six heures du soir d’être à leur banc depuis 24 heures. A gauche, des voix leurs criaient : « Et moi donc, je suis là depuis 28 heures ! » « Et moi depuis 29 heures ! » « Et moi depuis 30 heures ! » Chacun revendiquait le record de l’enduran ce et de la capacité d’absorption. Ces avocats, ces médecins, ces hommes d’affaires enviaient la gloire des vainqueurs des ridicules et péni bles « marathons de danse » ou de ces héros de quartier que les garçons de café désignent à l’admiration des foules : « Vous ne le con naissez pas ?... C’est « le père Machin ». Il a parié l’autre jour d’avaler dix « mélé-eass » pendant que les douze coups de midi sonne raient. Et il a gagné ! » Toute révérence gardée, la qualité des méri tes invoqués lundi dernier par les députés était exactement celle qu’invoquent ces loques hu maines que sont les triomphateurs des mara thons de danses ou ces vieux poivrots à qui un entraînement ancien permet de risquer la congestion en avalant dix ou vingt apéritifs en quelques secondes. Faut-il rire?...

À propos

Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.

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