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Je suis partout, 21 décembre 1935

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Je suis partout
21 décembre 1935


Extrait du journal

passées, la droite et le rentre éclatèrent en ap plaudissements. Des « hou ! hou ! » répétés s’élevèrent des bancs radicaux et socialiste*. M. Léon Blum ne tire plus sa moustache. Il frappe en cadence le couvercle de son pupitre. Il passe sa rage contre le mobilier. D’autres socialistes l’imitent. D’autres tapent le parquet du pied. Comme le parquet tapissé ne rend qu’un son mou on passe à la menace directe. On se lève. On tend le poing, non pas en guise de salut communiste, mais dan* la direction de M. Grisoni. Le* huissier* sont alertés. La sonnette du président est affolée. Les huissiers sont mis en état d’alerte. Enfin, on entend de* clameurs pré cises : € A l’ordre ! A l’ordre ! Censure ! Cen sure ! Pourquoi un rappel à l’ordre ? Pourquoi la censure ? M. Grisoni n’a pas proféré d’injure. Il a dit : « la guerre ». Le président Bouisson ne peut sévir. Il en est du reste fort heureux. Et M. Pierre Laval < enchaîne », comme on dit au théâtre. Quand à M. Grisoni, c’est un homme grisonnant, un Corse de tempérament hardi et d’humeur joviale. Il est maire de Courbevoie. C’est dire que ses électeurs sont de gauche. Il était radical-socialiste. Il a, comme M. Jean Montigny, lâché le parti. Et il crie et il rit comme un homme libéré ! M. Edouard Herriot oscilla de nouveau sa lourde tête de gauche à droite. Elle avait reçu un fameux coup. Et de ce coup, certaines nécessités surgirent dans son cerveau : < Hoare est fichu... C’est Eden qui représente l’opinion anglaise... Il faut que Laval me laisse le quai d’Orsay. C’est moi l’homme de Londres, l’homme de la politi que de demain. Mais comment renverser Laval ? Je ne peux pas donner ma démission. Ce serait trop voyant. J’ai fait à Montbéliard le maximum de ce que je pouvais faire... Ah ! il y a bien un moyen ! Quitter la présidence du parti radi cal. Mais comment ? Il y a réunion du Comité exécutif place de Valois mercredi soir. Il se trouvera bien quelque imbécile pour m’embêter, me provoquer... »...

À propos

Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.

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