Extrait du journal
fort possible, sinon probable, mais pas sou haitable. Cet homme est réputé plein de bon nes intentions, mais n’ayant pas encore tenté de « se réaliser pleinement », comme on dit aujourd’hui. En attendant, M. Léon Blum, dans son im patience de grabuge et de destruction, dévoile son jeu. Il suggère et lance l’idée du mandat de six ans. Cette prolongation, les socialistes, bien entendu, ne la voteraient pas, mais si M. Laval, si les nationaux tombaient dans le piège, quelle hécatombe en 1938 1 « Les modérés ont approuvé les décretslois, et, par crainte du juste courroux des anciens combattants, des assurés sociaux, des cheminots, des chômeurs, etc., ils ont reculé de deux ans la date des élections... Et, du même coup, ils se sont octroyé 120.000 francs de supplément d’indemnité. » Quelle belle plate-forme électorale ! La ma nœuvre est vraiment claire. Et les ligues ? Il en est une autre qui ne l’est pas moins. Avec mesure et discrétion, croyons-nous, nous avons marqué, l’an dernier, notre surprise de l’inaction de l’admirable mouvement des Croix de Feu. Des occasions que nous persistons à considérer comme des occasions historiques furent manquées. Cette inaction a permis le départ de Doumergue et la réussite de cette autre mauvaise action de M. P.-E. Flandin : l’interdiction de la commémoration publique du « Six Février 1934 ». Ces « prudences » firent à l’époque figure de complicités. Elles furent et demeurent, à notre sens, des fautes graves. Elles dénotaient une absence totale de l’opportunité de l’action. Spéculant sur la faiblesse des dirigeants, le Front commun se livre, depuis quelques semaines, à de véritables provocations contre les Croix de Feu. Dans tels ou tels quotidiens dits « de doctrine » ou d’information, on fait un < appel au peuple > contre < les menées fascistes », lesquelles seraient sur le point « d'écraser la démocratie ». Dans tels ou tels hebdomadaires fantaisistes, on reproche, au contraire, au colonel de La Rocque de beau coup parler, de beaucoup écrire et de ne rien faire. Là encore, la manœuvre est claire. Ou les Croix de Feu ne feront rien, et nous les ridi culiserons, ou ils feront quelque chose, et nous pourrons exiger leur dissolution. Aussi la plus anodine et la plus platonique des manifesta tions des ligues nationales est-elle < montée en épingle », amplifiée, dénaturée. Pourquoi ? Parce que le conflit entre les forces réelles du pays — lesquelles sont extraparlementaires — est unanimement considéré comme inévitable. M. Léon Blum et ses amis savent bien que l’arbitre de la partie sera une certaine < moyenne de l’opinion », laquelle est certaine. Cette moyenne se prononcera à ebup sûr contre « celui qui aura commencé ». Jugement sommaire et parfois injuste, mais humain. Le Front commun, dit maintenant Front populaire, tient absolument à ce que le « fascisme », à ce que les Croix de Feu, à ce que les Jeunesses Patriotes, à ce que la Soli darité Française, et à plus forte raison l’Ac tion Française commencent. L’anti-France socialiste, communiste, inter nationaliste, prenant une position conserva trice et défensive, tout en multipliant les < ap pels du pied », n’est-ce pas du « joli travail » ? Trop joli heureusement, parce que trop voyant. La fameuse < opinion moyenne » se ran gera finalement — l’histoire de demain le prouvera comme l’histoire d’hier l’a prouvé — à l’avis du plus fort. Et le plus fort sera l’instinct français. DOR4IAY....
À propos
Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.
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