Extrait du journal

Bref, chacun dit : « Après moi la fin du monde !... Périsse la France, pourvu que ma situation soit sauvegardée ! > Qu’un tel état d'esprit soit celui des parlementaires, rien n est plus naturel. Les républicains, les radicaux, les socialistes même, qui siègent au PalaisBourbon et au Luxembourg, savent parfaite ment que le régime dont ils vivent est menacé sérieusement. Ils devraient le réformer pour le conserver. Ils ne le feront pas. Pourquoi ? Parce que cette réforme (R.P., vote des fem mes, vote familial, révision de la Constitution) est susceptible de diminuer les chances de réélection de ces messieurs. < Mais la République sautera, et vous avec. — D'abord, il n’est pas absolument sûr que la République sautera. Et puis, si elle saute, comme vous dites, quel que soit le régime qui suivra, dictature de gauche ou dictature de droite, je saurai bien me débrouiller, car je suis plus intelligent que vous paraissez le sup poser. » Oui, que ce raisonnement soit tenu par la plupart de nos honorables (Martini dit « in nommables »), voilà qui n’est ni surprenant, ni très grave au fond. Ce qui est grave, par contre, infiniment grave, c’est que le fonction naire, le commerçant, le travailleur manuel de la ville et des champs aient perdu le sens de l’intérêt général et permanent de la nation française. Constatations...