Extrait du journal

Le gouvernement, cette fois, n’y va pas de main morte. Nous voulons dire qu’il s’est muni de pouvoirs extrêmement forts pour frapper < les individus dangereux pour la défense nationale et la sécurité publi que ». Ce texte ne vise pas spécialement les communistes. Il permettra demain à l’autorité de m’arrêter, de m’assigner une résidence surveillée et de me contraindre à un « travail forcé » si je suis considéré comme un « individu dangereux pour... » etc. Il en est de même pour tous les citoyens. Comme loi d'exception on ne pourrait faire mieux. Les circonstances la justifient pleinement du reste. Ne vivonsnous pas des circonstances exception nelles ? Exceptionnelles, non pas tant du fait de l’état de guerre que de notre situation intérieure. En 1914 nous étions aussi, à pareille époque, en état de guerre. Il ne fut pas question de mesures sem blables. C’est que nous n’avions pas un ennemi supplémentaire installé jusqu’au cœur de nos grandes administrations, où il faut aujourd’hui alL' le déloger. Le curieux en la circonstance c’est que le décret suspendant les garanties accordées aux fonctionnaires a été signé après accord avec la C. G. T. Celle-ci n’hésite d’ailleurs pas à considérer comme « traî tres » ceux qui, dans nos services publics, seraient restés fidèles à l’esprit et aux ordres de Staline. C’est parfait. Doreay. (Lire le «irise en 3* page)...