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Je suis partout, 25 juillet 1931

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Je suis partout
25 juillet 1931


Extrait du journal

sons cependant qu’il existe encore. Comment ? Par sa presse d'abord, celle qui soutient, con tre toute évidence, que la politique de Thoiry, c’est-à-dire celle de la conversation directe et personnelle, fut appliquée à Paris et à Lon dres.’ Il existe aussi par la voix des manifes tants qu'on retrouve décidément dans toutes les gares et qu'on entend crier : < Vive Briand I Vive la Paix ! » Reconnaissons encore que M. Aristide Briand existe en chair et en os. Ceux qui l’ont vu avant son départ pour la conférence de Lon dres assurent qu'il était de fort bonne humeur. Il « philosophait dans les généralités » suivant son habitude, mais contrairement à ce qu’on pourrait croire il ne manifestait nulle hargne même sournoise. Ce diable d'homme se dit vraisemblable ment : « Si la conversation engagée avant Londres, à Londres ou après Londres aboutit, ce sera le triomphe de ma méthode, celle de Thoiry. Si elle n’aboutit pas, je pourrai dire : « Parbleu ! Un ne m’a pas permis d’ouvrir la bouche ». Il se flatte de maintenir ainsi sa position politique vt celle des partis d’extrême gauche, lesquels joueront leur partie sur son nom aux élections de 1932. I/étonnante campagne Un effort considérable a été fait durant ces dernières semaines pour déterminer à Paris un courant favorable à l'Allemagne. Des journaux d’extrême gauche, de gauche et de droite ont soutenu la thèse : c Abandonnons nos répara tions et donnons notre argent à l’Allemagne ». Mercredi et jeudi, une feuille était offerte dans Paris. Les pauvres camelots, auxquels elle avait été distribuée pour rien, hurlaient : « De mandez, pour dix centimes, le plan qui sau vera la France ». Et les malheureux bougres présentaient la manchette de leur « canard ». Les caractères en étaient énormes : « Pour sauver la France, il faut sauver l’Allemagne et l’Europe ». Qui paie une telle propagande ? Personne n'a donc la curiosité de le savoir ? Bien entendu, nous reconnaissons qu'à droi te comme à gauche des journaux se sont trou vés pour défendre l’intérêt français, lequel est, est-il besoin de le rappeler, l'intérêt de la Paix. Comment jouer le jeu ? A l'idée que, la conférence de Londres ayant échoué, M. Mac Donald pouvait aller « passer le dimanche » Berlin, et h Reichs tag pouvait être convoqué, une certaine agitation se produisit dans les couloirs de la Chambre. Pourquoi ne convoquerztit-on pas le Parlement français ? Les circonstances n’étaient-elles pas graves ? Ln réalité, il ne s’agissait que de renverser le gouvernement. M. Pierre Laval avait-il échoué ? L’opposition prenait corps. Il y a tant de « ministrahles » au Palais-Bourbon ! M. Pierre Laval avait-il réussi ? L’opposition rentrait dans l'ombre et le silence. M. Pierre Laval ne pouvait ni échouer ni réussir pour les raisons que nous avons dites. Dans son attitude, il se trouve maintenant isolé. Le gouvernement français a, de toute évidence, contre lui non seulement l Allemagne, mais l’Angleterre, mais les Etats-Unis d’Amé rique, mais l’Italie, mais d’autres nations pour des motifs parfois très différents, mais toujours très égoïstes. C’est humain. Chacun de nos voisins joue son jeu A nous de jouer le nôtre. Comment ? Le Parlement pourrait-il le dire ? Désire-t-il le dire ? Hum ! DORSAY....

À propos

Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.

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