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Je suis partout, 2 août 1931

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Je suis partout
2 août 1931


Extrait du journal

Cette opinion, M. Maginot ne la soutenait pas seulement dans le privé, mais au Conseil des ministres. Il se heurta constamment à l’avis catégorique de M. Pierre Laval, avis qui peut être résumé ainsi : « Pourquoi convoquerais-je les Chambres ? Pour faire avaliser les résul tats de la conférence ? Pour éviter certaines responsabilités ? Attendons au moins notre retour de Londres et les réactions de l’opinion. Il sera toujours temps, alors, de convoquer le Parlement. Mais pourquoi d’avance annoncer que nous le convoquerons sans savoir s’il y aura lieu de le convoquer ? C'est exciter inuti lement les polémiques en cours. Et puis, je veux avoir là-bas la tête absolument libre de tout souci d'ordre parlementaire. » La grande majorité des ministres se rangea à l'avis du président du Conseil, et ce dissen timent fut gardé secret jusqu'au dernier jour de la conférence. Pour et contre la convocation A la Chambre, comme d'ailleurs au Sénat, plusieurs parlementaires se montraient parti sans de la convocation. Nous ne parlons pas, bien entendu, de M. Louis Marin et de M. Franklin-Bouillon. Mais, a gauche, il se trou vait des hommes comme M. Léon Meyer, au centre, comme M. Etienne Fougère ou M. le sénateur Cavillon, pour soutenir le point de vue qu’avait défendu M. Maginot au Conseil des ministres. Cette petite campagne de cou loirs ne trouva, bien entendu, qu'un écho assez faible auprès des journalistes. La plupart de ceux-ci ne se souciaient guère, non pas de <•< reprendre le collier » pour quelques jours, la plupart n’étant pas encore partis en vacan ces, mais d'assister à une crise ministérielle, laquelle eut prolongé l’agitation politique jus qu’au milieu d'août peut-être ! En général, on prêtait aux partisans de la convocation des arrière-pensées antigouverne mentales. Les résultats de la conférence ne pouvaient qu’être mauvais pour la France. Si, contre toute attente, M. Pierre Laval ne cédait rien, il fallait s'attendre à « l’effondrement » de l’Allemagne, à la révolution, au fascisme hitlérien, etc. Dans les deux hypothèses, le ca binet actuel devait faire place à un gouverne ment d’union nationale. Tel était le plan prête aux partisans de la i convocation....

À propos

Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.

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