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Je suis partout, 31 décembre 1937

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Je suis partout
31 décembre 1937


Extrait du journal

la fenêtre. » Il fallait être un jeune bour geois bien riche pour être à peu près libéré, et encore n'en manquait-il pas que la ré probation de toute une escouade de cou sins germains et d'oncles à héritage eût poursuivis s'ils eussent émis la prétention d'abandonner le château familial où le train des maris du samedi soir amène les gendres fidèles vers leurs épouses à tapisserie. Aujourd'hui, la jeunesse veut vivre avec elle-même, seulement avec elle-même, et y met parfois quelque dureté. Voilà tant d'an nées qu'elle était esclave ! Elle économise, vieille vertu des ancêtres, mais elle écono mise pour dépenser, horreur et damnation I Que lui importe, à elle, de ne pas dor mir, de voyager sur des bancs de bois ! Elle sait qu'à tel endroit, pour vingt-cinq francs, elle aura droit à un gîte collectif chauffé par un poêle, à une nourriture grossière et abon dante. Elle sait que le train de neige fait telle réduction, qu'en partant à dix, ou à vingt, on peut trouver tel avantage. Elle de vient plus rusée et plus maligne que ne l'ont été tous ses ancêtres pour acheter du 3 % ou de l'emprunt russe. Elle se prive comme on se privait sous Mac-Mahon ou sous M. Loubet. Mais elle se prive pour jouir, elle se prive pour vivre. Voilà pourquoi les trains de décembre et de janvier sont un spectacle magnifique, qui, il faut bien le dire, ne le cède en rien à l'exaltation que nous donnent parfois, à l'étranger, tels camps, tels défilés joyeux, emplis d'une gaieté animale et vivante, mais spirituelle aussi. A s'organiser pour la séparation, pour la liberté en com mun, la jeunesse française apprend à vivre, apprend à régner, à prévoir, à subir et à dominer son propre destin, alternativement. Elle apprend son rôle futur d'homme ou de femme, bien mieux que dans la protection et l'ouate de jadis. Elle se prépare, du moins je veux l'espérer, à cette fonction de gou vernement qui est la sienne. L'année finit mal, sur le réveil des grèves, sur la faiblesse énorme d'un gouvernement que de plats imbéciles voudraient nous faire respecter. Il reste un seul espoir : la jeu nesse. La jeunesse qui chasse les marxistes du Quartier latin, à une majorité écrasante, le jeunesse qui ne demande plus qu'à ellemême de se distraire et de se sauver, le jeunesse qui, ces jours-ci, dens l'air glacé, au soleil sur le neige poudreuse, descend les Smtes des montagnes et saute les fossés ancs. s ROBERT BRASILLACH....

À propos

Anticommuniste, profasciste, antisémite et positivement favorable à Hitler, Je suis partout est le journal d’extrême-droite le plus violent jamais publié en France. Si violent que son directeur Arthème Fayard, fondateur des éditions Fayard, décide dès mai 1936 de cesser sa parution. À sa mort en novembre 1936, le journal est toutefois relancé par son fils et Pierre Gaxotte, futur membre de l’Académie Française.

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