Extrait du journal

pas reconnu. J’avais fait entièrement peau neuve : j’étais travesti en étranger, en homme comme il faut, en jobard, si vous voulez bien me permettre de me servir de cette expression. Toute femme un peu futée devait s’écrieren m’apercevant: Quel bon pigeon à plumer! » Ma toilette, la voici en deux m.ds : redingote, cravate et gilet noirs, pantalon gri- foncé, gants gris perle, crêpe à mon chapeau, bottes vernies, chaîne-longue en or sous le gilet, diamant monté en épingle à ma cravate, autre diamant à ma main droite que je laissai dégantée, stivk avec pomme en or enrichie de turquoises. • Vous le voyez, monsieur le marquis, c’était à la fois la mise d’un homme riche et d'un viramzer qui n’est pas au fait de nos usages. C’était une de ees toilettes qu’on appelle toilette à sensation, parce qu’elles font rêver certaines femmes. Inutile de vous dire que mes diamants et mes turquoises sont parfaitement imités. » —Madame est-elle visible ? demandai-je. » — Je ne sais pas. monsieur. Monsieur veut-il me donner son nom ? me dit une soubrette a la mine éveillée. » J’eus d’abord l’air de ne pas comprendre, eommesi jc n’étais pas habitué à la langue française; puis je répondis avec un accent italien des plus prononcés que mes rapports depuis plusieurs jours avec madame Vidal m’ont permis de lui emprunter. » — Mon nom est inconnu de votre maîtresse*, mais je lui suis recommandé par plusieurs de ses amis. J arrive de Naples, et si vous voulez bien lui faire passer ma carte... » Je remis une des cartes armoriées que j’avais eu soin de me commander la veille, et la soubrette, après m’avoir fait entrer dans un élégant salon,alla prévenir sa maîtresse. » J étais dans la place. Madame d’Ermont ne tarda pasà paraître : c’est une petite femmeWomle, grasse, potelée;elleesUellemenlmaquilléequ’onne peut pas dire au piste si çlle esl jolie. Se* trait-, sont assez fins, cependant ; »dle a du être agréable. Elle était habillée d un grand peignoir en soie bleue, qui permettait île deviner ses iormes accen tuées. » — Monsieur le comte, me dit-elle en lisant Ig...