Extrait du journal

LA QUESTION NAPOLITAINE, M Depuis quelques jours on s’entretenait d’une lettre adressée par le prince Murat à la Gazette de Turin, tou chant les éventualités de la crke napolitaine. Par un sentiment de réserve que nos lecteurs apprécieront, nous avons cru devoir ajourner la publication de cet écrit. Mais aujourd’hui que le Moniteur a protesté dans la note insérée aux dernières nouvelles de notre pré cédent numéro, rien ne s’oppose à la reproduction de la lettre du prince Murat. En voici le texte : « Monsieur, » J’ai reçu votre lettre et je réponds sans détour. J "ai me les positions franches cl nettes. Je ne ferai jamais obstacle au vœu du peuple, quelque erroné qu’il me pa raisse. Je suis parent de l’Empereur, et dès lors je ne suis plus libre : toute action de ma part engagerait la po litique française ; et dans l’étal présent d’injustes défian ces que les partis cherchent à exciter contre l’Empereur, auquel je suis tout dévoué. rien ne serait plus fatal que de faire croire à l’Europe que Napoléon III, qui ne pense en réalité qu’au bien et à l’indépendance des nations, songe au contraire à donner des trônes à ses parens. Quand la révolution agite un peuple, la seule volonté populaire, librement exprimée, peut mettre un terme aux discordes et aux incertitudes , parce qu’elle est la loi suprême à laquelle doit sc soumettre un bon Italien. » Dans l’étal présent des choses, il faut établir à Naples le plus tôt possible le gouvernement constitutionnel, afin...