Extrait du journal

Malgré la victoire de leur candidat dans les Deux-Sèvres, les radicaux se montrent presque aussi alarmés que les opportunistes, et voient comme eux la République forte ment compromise. « Un revirement d’opi nion assez faible, écrit le Radical, pourrait transporter la victoire chez nos adversaires.» La France poursuit le cours de ses études sur u le péril électoral », Elle se plaint « de la mollesse et de l’infidélité des fonctionnai res », très insuffisamment épurés, d’après elle. Elle signale dans les campagnes « le mécontentement précurseur de la désafiection » ; elle montre les électeurs ruraux pro fondément découragés » ; elle s’écrie avec douleur : « le péril est évident ». Pour le Radicalet la France, le seul remède au mal est de livrer une fois pour toutes le pays à un ministère d’extrême gauche. Pendant ce temps le Journal des Débats déclare deux ou trois fois par semaine que tout est perdu à moins qu’opportunistes et radicaux ne se décident à abdiquer entre les mains de feu le centre gauche. Il faut que la République soit bien malade pour que ses médecins se querellent ainsi à son chevet. Avant qu’ils se soient mis d’accord sur le traitement qui doit la guérir, la malade a le temps de tré passer. Ce n’est pas nous qui la pleurerons,...