Extrait du journal
donner une constitution dont se jouent les partis révolutionnaires. Que les Débats saluent donc leur Répu blique libérale et conservatrice. Ils ne la reverront plus. Elle ne reviendra pas avec les partis républicains, où leurs amis comptent à peine. Elle pourrait revenir au moins pour un temps, si, aux pro chaines élections, les conservateurs de toute origine se donnaient la main. Cela n’assurerait pas l’avenir, mais sauverait le présent. Je suis bien sùr que le Comte de Paris lui-même battrait des mains au triomphe de la politique conservatrice et libérale, sans se demander s’il doit retarder ou avancer l’heure de sa Monarchie. En tout cas, ne serait-ce pas un bon tour à jouer aux adversaires impatients de la Ré publique? Que les amis des Débats arrivent au pouvoir pour en chasser les incapables et les indignes, pour empêcher le mal en core à faire, pour réparer le mal fait, pour rétablir le règne de la liberté, de la justice, du droit commun, de la paix sociale, d’une République habitable enfin, ils sont as surés du concours de tous les conserva teurs vraiment patriotes. Voilà la concen tration que nous appelons de tous nos vœux. Celle-là est d’autant plus facile à opérer que le parti conservateur n’est divisé que sur une question d’avenir. Tout autrement difficile sera la concen tration du parti républicain bien plus pro fondément divisé. Pour cela, il faudrait un programme commun ; on en parle, on va se mettre l’esprit à la torture pour le faire. Les politiques du Temps pressent chaque jour les partis républicains de se mettre à l’œuvre. Ils ne veulent plus de la promiscuité. Ils ont encore sur le cœur la liste où figuraient des noms qu’ils ne peu vent prononcer sans que la rougeur leur monte au front. Ils n’entendent s’engager que sur un programme bien défini. Mais comment le fera-t-on quand on ne s’en tend sur rien. Les uns réclament la ré forme de la Constitution, tandis que les autres en veulent le maintien. Ceux-ci veulent la main de l’Etat partout, tandis que ceux-là ne la veulent nulle part. D’au tres veulent une Eglise à la dévotion de l’Etat, tandis que les autres n’en veulent à aucun prix. On n’est pas plus d’accord sur les questions financières. Tous s’en tendent pour avoir un gros budget à dévo rer, Mais s’il en est qui veulent avoir re cours à l’emprunt, il en est d’autres qui ne parlent que d’impôts sur les riches, et vont même jusqu’à supprimer le droit de succession, en commençant par les suc cessions collatérales. Comment élaborer un programme commun dans ces conditions? Autant résoudre la quadrature du cercle, ou chercher la pierre philosophale. Nos opportunistes plus ou moins jaco bins en conviennent. Aussi refusent-ils de se mettre à l’œuvre en compagnie des ra dicaux. A quoi bon se casser la tête sur un problème insoluble, quand il est si fa cile de s’entendre autrement. Pour eux, le programme commun est tout trouvé : c’est la guerre à la droite. Un cri de haine ou de peur n’est pas un programme. Mais c’est un mot d’ordre qui sera suivi aux prochaines élections. Les radicaux, qui ont autre chose en tête, s’y rallieront d’au tant plus volontiers que la concentration se fera tout entière à leur profit. Avec une majorité élue au cri de guerre à la droite, ils auront leur Convention....
À propos
Fondé en 1819, Le Journal de la ville de Saint Quentin publie les annonces judiciaires de son département sans le concours du gouvernement. L’initiative porte ses fruits puisque la publication du journal demeure assurée jusqu’en 1914.
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